Pâques et Octave de Pâques, sermon abbé Perret et annonces

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Chers fidèles,
Chers amis,

A l’issue d’un Carême XL… car nous avons beaucoup de nos anciens ont connu pire ou plus difficile, nous voici dans les dernières heures qui précèdent le souvenir de la Résurrection du Seigneur. Nous nous y sommes préparés du mieux que nous pouvons, à l’église ou en vos foyers. Hier soir, pendant l’office de la croix, très dépouillé et recueilli, dans une église au choeur illuminé par le soleil couchant, ont résonné le chant de la Passion, les grandes oraisons et l’adoration de la Croix. Je suis certain que beaucoup de grâces de conversion ressortiront ! Nos âmes sont appelés à suivre le Christ, dans la joie de la Résurrection, dans la mesure où nous acceptons aussi de passer par la mort et le renoncement au péché et aux infidélités. Pour cela, Il nous donne Sa vie, en abondance. Sachons la désirer, la mériter, la recevoir quand elle s’offre à nous. Faisons tout ce qui est possible pour la garder quand Il s’est donné à nous.

Nous avons chanté les magnifiques Ténèbres du Triduum à vos intentions et nous allons célébré à 21h la Vigile Pascale dans un vrai dénuement mais aussi la plus grande dignité liturgique. L’église sera propre et bien fleurie. Le Cierge Pascal sera béni. Vous serez tous bien présents au moment du renouvellement des promesses du baptême.

Demain, l’église sera ouverte de 8h30 à 10h, de 11h à midi puis de 17h à 18h30, dans les mêmes conditions que les dimanches précédents.

La Messe sera diffusée via Facebook Live à 10h15. L’abbé Perret jouera de l’orgue, vous pourrez prendre le chant O Filii et filiae à la fin de la messe.
www.fssp-tours.fr/direct-saint-pierre-ville/
Quelques « œufs » musicaux de Pâques seront mis en ligne ! Merci encore une fois à tous les artistes qui ont œuvré en ce sens.

Avec l’assurance de notre dévouement sacerdotal, nous vous souhaitons de très saintes, joyeuses et familiales fêtes de Pâques,

Les abbés Le Roux et Perret

Voici le sermon pour aujourd’hui rédigé par l’abbé Perret.

« Exultez, maintenant, chœurs des Anges, dans les cieux, exultez, divins mystères ; et pour chanter la gloire d’un si grand Roi, sonne trompette du salut. Réjouis-toi terre, irradiée de telles clartés ; que l’univers entier tressaille du bonheur d’être sorti des ténèbres. Joie à toi, Mère Église, rayonnante de l’éclat de tant de lumière, et que ce temple retentisse de la grande voix des peuples. »

Chers amis,

Lors de cette nuit pascale étonnante, la communion des saints, plus que jamais nécessaire pour soutenir notre espérance, sera à la source même de notre joie. Et comme pour nous le dire avec ses propres mots, remarquons que le chant de l’Exultet, dès ses premières phrases, nous montre que cette allégresse pascale est universelle !

L’avions-nous réellement remarqué auparavant ?

« Exsultet »

« Exultez » Ainsi commence le premier chant qui retentira dans les églises ce soir. Depuis le calme chargé d’angoisse du jeudi soir, ; après les cris et vociférations s’apparentant à tout sauf à l’harmonie et l’union des cœurs du vendredi saint, suivit par le silence triste et recueilli de l’Eglise endeuillée du samedi saint, une voix se fait de nouveau entendre, et cette voix est un chant, non plus de pénitence et de supplication, mais d’exultation et de ravissement !

Cette voix ne fut précédée que par les trois « Lumen Christi », comme trois coups théâtraux. Elle manifeste le retour du Verbe de Dieu, vainqueur du péché et de la mort.

Par son chant qui suit l’illumination du feu nouveau, l’Exultet manifeste et rend présent ce que la liturgie a déployée par gestes silencieux depuis le début de la célébration pascale : la diffusion de la flamme du Cierge Pascal représentant la Lumière du Christ Ressuscité.

« Exultet jam »

« Exultez maintenant ! » Mais cette joie couronne une attente qui n’était pas vide. C’est le sens du deuxième mot de ce chant pascal : « Exultet jam » : exultez maintenant ! Ces deux premiers mots nous redisent que l’Espérance qui est notre lot ici-bas – cette attente remplie de la certitude de la victoire – n’est pas un vain mot. Nous savons déjà que la victoire est complète, définitive ! Nous savons que Satan est déjà définitivement vaincu. La seule chose qui est encore différée, c’est de pouvoir profiter pleinement de cette victoire ; c’est de la faire nôtre, pour chacun d’entre nous ; et non seulement pour quelques heures, quelques jours, mais pour l’éternité. L’attente de cette joie sans mélange ne nous enlève pas l’allégresse présente, ni ne la rend fausse, ou trompeuse ! Elle la rend encore plus belle en nous assurant, une fois de plus, qu’elle n’est pas un mirage. C’est ce qui faisait dire à St Jean-Marie Viannez : « Les saints sont heureux en triomphant, nous en combattant. »

Voilà pourquoi dans la belle liturgie de la vigile pascale le chant de l’Exultet marque le sommet de la joie rédemptrice qui éclate dans l’Église lorsque jaillit le feu nouveau du Cierge Pascal. C’est le chant du passage des ténèbres à la lumière du Christ ressuscité.

« Exsultet jam Angelica turba coelorum »

« Exultez maintenant, chœurs des Anges » Enfin cet hymne très ancien de l’Église associe dans une même exultation la multitude des anges et notre terre irradiée de clarté dans la joie de toute l’Église.

Pourquoi les anges devraient-ils être associés à cette joie ?

Parce que d’une part ce mystère de la Rédemption est si infiniment grand que l’éternité du ciel ne suffira pas à épuiser toute la gratitude et l‘émerveillement qu’il suscite dans toutes les créatures.

Mais encore, les anges du ciel étant éminemment remplis de la plus grande des charités, ils ne peuvent que s’associer à la joie de l’œuvre de Miséricorde que Dieu accomplit pour les pécheurs que nous sommes. C’est le propre de la charité que de se réjouir du bonheur des autres. Tout comme ils accueillirent Marie comme leur Reine au Ciel, et au contraire de la jalousie terrible et haineuse des démons, ils remercient Dieu de nous donner une telle dignité en faisant de nous ses enfants de prédilection.

Enfin, toute la création se réjouit car la gloire rendue à Dieu par son Fils mort pour nous est magnifiée par la surabondance de sa grâce. Ainsi que nous le disons à chaque messe, cette œuvre de rédemption révèle à un degrés inédit la charité de Dieu, puisque qu’Il élève l’homme à une bien plus grande dignité à cause de sa chute que s’il n’était pas tombé. « O heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ! » chante donc l’Eglise cette nuit.

Toute la liturgie et les clameurs de la nuit pascale sont ainsi tournées, par la communion des saints, vers l’immense Gloire rendue à Dieu par ce chef d’œuvre qu’est le mystère de la Rédemption accomplit.

L’Eglise, dépositaire de ce mystère, tout au long de la Vigile Pascale, nous en expose les aspects, et nous invite à une action de grâce et à une joie qui n’est pas de ce monde. Joie qui, justement parce qu’elle n’est pas de ce monde, ne peut pas nous être retirée par lui, quelque soient les secousses que nous y éprouvons : « Et cette joie, nul ne pourra vous la ravir. »

« …O combien merveilleuse envers nous votre condescendante bonté ! O inestimable dilection de votre charité : pour racheter l’esclave, vous avez livré le Fils ! O péché d’Adam, vraiment nécessaire que la mort du Christ a effacé ! O heureuse faute qui nous a valut un tel rédempteur ! O nuit vraiment bienheureuse qui seule a connu le temps et l’heure où le Christ est ressuscité du séjour des morts ! C’est de cette nuit qu’il est écrit : « Et la nuit brillera comme le jour, elle s’illuminera pour éclairer mes joies ! …»

Bien chers amis, Sainte et joyeuse fête de Pâques !

Sermon abbé Le Roux :

Tout d’abord avec l’abbé Perret, je vous souhaite de très saintes et joyeuses fêtes de Pâques. Nous avons commencé notre Carême ensemble ici dans cette église et nous l’avons achevé d’une autre manière, moins portés par la Sainte Liturgie mais certainement le plus possible dans l’union dans la prière, une charité fraternelle vivifiée et une vie sacramentelle limitée mais réelle. Merci Seigneur. J’ai une pensée toute particulière pour les plus anciens, les plus éloignés et les plus seuls. Il est plus difficile de garder tous ces liens.

Hier soir, les cloches ont sonné le printemps de la Résurrection. Mais trop peu de cloches. Hier soir, beaucoup de personnes ont veillé et prié, des familles entières, certaines même de manière plus éclatante, témoignant par le chant au voisinage cette joie pascale. Chanter Pâques dans les jardins et aux balcons aurait été une réponse à la disparation du culte public. A juste titre, nous avons le droit d’applaudir le personnel soignant tous les soirs, nous aurions pu chanter notre rédempteur en cette sainte nuit de Pâques. Hier soir, dans notre église, dans une atmosphère Raspailienne digne du début du livre Ils étaient 7 cavaliers, l’abbé Perret a chanté l’Exultet, O felix Culpa, O bienheureuse faute, qui nous a valu un si grand rédempteur. Certes le péché originel était un grand péché, le plus grand de tous sans doute, puisque c’est lui qui a fait plonger notre race dans l’obscurité… Mais le Bon Dieu a été plus fort que nous. Aujourd’hui où nous contemplons le Christ ressuscité, c’est vraiment l’idée qui doit nous venir à l’esprit : le Christ a été plus fort que nous. Sa miséricorde a surpassé notre misère, son amour a surpassé nos péchés. Le péché originel est un drame, c’est le drame : mais le Bon Dieu, lorsqu’il a permis qu’il se produise, avait déjà voulu ce plan de salut, fou et magnifique. Il avait déjà en tête le Sauveur qui viendrait, la mort qu’il accepterait et la Résurrection qu’Il accomplirait. Alors Il a permis que nous tombions, pour pouvoir nous relever, encore plus haut que dans l’état primitif.

Lorsque le prêtre, pendant les rites de l’offertoire de la messe, verse la petite goutte d’eau dans le calice de vin, signe de notre participation au sacrifice du Christ, il dit cette prière qui commence par ces mots : O Dieu, qui avez créé la nature humaine d’une manière admirable, et l’avez racheté d’une manière plus admirable encore… Oui, mes biens chers amis, devant le mystère de la rédemption, résumée, pour nous, en trois jours, nous ne pouvons faire autre chose que d’admirer et de rendre grâce. Cette admiration doit nous conduire à changer. En ce matin de Pâques, la lumière a jailli, chassant l’obscurité du péché, les ténèbres de nos cœurs. Mais vous ne le savez que trop bien : le vieil homme ne meurt jamais totalement, on ne se purifie jamais totalement du vieux levain. Pâques est une victoire pour le Christ ; mais c’est le début d’un combat pour nous. Un combat spirituel, le Bien et le Mal, la lumière et les ténèbres se font la guerre dans notre cœur. Alors tenons bon. Car nous avons un motif d’espérer : le Christ a déjà gagné. Il nous montre le chemin du Ciel, il nous donne les armes pour combattre. Tous les sacrements, cette présence de Dieu en nous par la grâce nous sont désormais offerts, pour nous encourager à lutter, à continuer, à persévérer et à ne pas désespérer, contre nos vices, nos péchés, nos faiblesses.

Le printemps succède toujours à l’hiver. Cela est aussi vrai pour nos âmes, mais y croyons-nous suffisamment. Chers enfants, vous savez bien à quel point les rires peuvent succéder aux larmes, la joie peut succéder à la colère… alors, la sainteté peut succéder au péché. C’est aussi vrai pour nous adultes. Ne soyons pas ni résignés ni butés dans nos péchés et nos faiblesses, car depuis ce jour de Pâques, nous pouvons avoir un visage de ressuscités à offrir à Dieu et au monde. Cela est possible car le tombeau est vide et que nous croyons. Nous espérons. Nous aimons. Les portes du Ciel sont désormais ouvertes. Nous croyons que par le Christ Ressuscité, cette prophétie d’Ezéchiel s’est réalisée et s’applique en nous tous les jours : « Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous… » (Ez 36, 25-27).

C’est pourquoi ce chant du Victimae pascali laudes est si beau. Je l’aime tant. « Il vit le Christ mon espérance… Le Christ est bien ressuscité, des morts en vérité, de nous ô roi vainqueur, ayez pitié. Amen Alléluia.

C’est pourquoi nous pouvons dire comme les anciens, avec une vraie joie, ce qui est la l’horizon quotidien de notre espérance et la source de notre charité, Le Christ est ressuscité. Oui, il est vraiment ressuscité. Alléluia.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

 

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