Inscriptions catéchisme rentrée 2020
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Chers parents,
En ce temps de la rentrée, nous sommes heureux de reprendre auprès de vos enfants et de vos jeunes la transmission de la foi, par l’enseignement du catéchisme.
Si vous recevez ce message, c’est que nous avons reçu de votre part une demande de préinscription, en tenant compte de vos demandes d’horaires. Nous vous demandons de confirmer votre demande en remplissant les feuilles d’inscription ci-jointes. Une grande partie des groupes sont complets. En cas de changement, je vous demande de nous le signaler au plus vite.
Une réunion d’information pour les catéchismes est prévue le lundi 14 septembre à 20h30 dans la grande salle de Saint-Pierre Ville.
- Renseignements pratiques
Tous les cours seront donnés dans les salles paroissiales qui jouxtent l’église Saint-Pierre-Ville.
Les cours débuteront dans les salles et s’achèveront dans l’église par un temps de prière en groupe.
- Dates à retenir
– Rentrée, début des cours les 15 et 16 (Collège), 16 (Primaire) et 18 (lycée) septembre
– Confessions pour les collégiens avant Noël : mardi et mercredi 16 décembre 2020 à partir de 18h30 à l’église.
– Adoration et confessions pour tous avant Pâques : mercredi saint 1er avril 2021 de 16h30 à 19h (cours annulés) à l’église.
– Mercredi 17 février 2021 : mercredi des cendres, messe pour tous les groupes de catéchisme à 16h45 à l’église. Les cours sont annulés ce jour-là pour les primaires et raccourcis pour les collégiens.
– Fin des cours : semaine du 7 au 11 juin 2021
- Règlement
1/ Frais d’inscriptions
Grande section / éveil à la foi : gratuité
Primaire : Pour l’année, une participation de 15 euros par enfant, 30 € pour deux enfants, gratuit à partir du 3ème, est demandée par la Paroisse-cathédrale (Règlement en espèce ou par chèque. Merci de remplir votre chèque à l’ordre de Paroisse Saint Maurice, en indiquant au dos le nom du ou des enfants, le(s) groupe(s) de catéchisme. Vous devez vous rendre à l’accueil de la cathédrale afin de finaliser l’inscription sur le formulaire qui vous sera présenté en précisant Saint-Pierre-Ville/Fraternité Saint-Pierre. Il vous sera demandé aussi de signer une autorisation parentale.
Collège : 10 € par enfant à l’ordre de la FSSP (par chèque ou espèce)
Lycée : une participation sera demandée pour couvrir les coûts des repas (boissons et pizzas)
2/ Manuels
Cela ne concerne que les groupes de CE, CM et 6ème-5ème. La solution envisagée cette année est la location d’un manuel pour la somme de 5€. Evidemment, les familles qui possèdent déjà des manuels ne sont pas obligées d’en louer. Les cahiers d’exercice seront fournis par les abbés pour la somme de 3€.
Nous demeurons à votre disposition, vous priant de croire à notre dévouement dans le Seigneur,
Les abbés Le Roux et Perret de la Maison Saint Lidoire
Annonces semaine 17 au 24 mai
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Chers amis,
Les paroles des textes de la messe d’aujourd’hui sont un avertissement. Les lycéens qui ont pu, à la faveur de la reprise des catéchismes de Saint Pierre Ville, être présents aux cours de ces derniers jours, le savent déjà : cette épître de saint Jacques est importante pour qui veut saisir dans son intégralité la doctrine de Salut de Notre Seigneur !
En effet, plusieurs fois dans l’Evangile, Jésus nous dit que la foi est la clé de voûte de notre salut, mais saint Jacques ajoute ici un élément important qu’il nous faut impérativement entendre et comprendre : Il ne suffit pas de savoir (intellectuellement) le chemin de la sainteté pour parcourir en vérité ce chemin (si l’on en reste là, alors nous sommes nous-même ces belles intentions dont l’enfer est pavé !) Il faut aussi mettre en pratique ce savoir ! Saint Jacques le sait pertinemment : « Ne vous contentez pas d’écouter la Parole mais mettez-la en pratique. Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé s’en va, et oublie aussitôt à quoi il ressemble. »
L’écoute ne suffit pas. Et n’en déplaise à certains grands philosophes qui nous disent que le mal est, avant tout, une ignorance – et donc qu’il suffirait de renseigner les hommes sur le bien à faire pour qu’ils prennent la résolution de bien agir. La connaissance n’est pas tout : elle n’est qu’une partie de la solution au problème – ce vaste problème qui se nomme le péché originel.
Car voilà l’affaire de ce jour : notre faiblesse ne réside pas seulement dans notre intelligence enténébrée (et que nous combattons par la connaissance) : elle est aussi dans notre volonté affaiblie (et qu’il nous faut du coup combattre par la force et le courage) et même jusqu’aux passions déboussolées (que nous combattons par la mesure et l’harmonie).
Il est bon – cela est vrai – de rappeler qu’effectivement c’est un grand devoir pour les chrétiens de se former. Il est bon de former notre intelligence, tant il est vrai que la crise que nous traversons est, avant tout, une crise de foi – et donc également une crise de l’intelligence, qui ne peut plus adhérer car elle connaît moins bien la Révélation, l’Evangile, et l’enseignement de l’Eglise.
Cependant, il faut l’admettre : tout savoir, cela ne suffit pas (une simple boutade de Georges Bernanos nous le rappelle ; lorsqu’il parle de ces imbéciles, qui sachant tout sur tout, sont condamnés à ne rien comprendre…) En harmonie avec cet indispensable travail de formation, il est tout aussi nécessaire de travailler à remettre, par des résolutions vigoureuses, de la sagesse et de la mesure dans nos passions afin, par ce biais, de libérer notre volonté pour lui redonner force et courage. Et cela est précisément ce que Saint Jacques nous indique aujourd’hui dans son Epître : la foi sans les œuvres ne vaut pas grand-chose ! Il n’y a pas de conversion possible ; il n’y a pas de sainteté envisageable ; il n’y a pas de salut accessible sans une volonté forte et résolue de mettre nos actes en conformité avec notre connaissance du bien. On ne peut être chrétien sans placer sa volonté dans l’élan de la Volonté de Dieu, sans être animé de ce désir fort et assuré de se mettre résolument – et entièrement « « en action » sur le chemin du bien et de l’Evangile.
Or bien souvent, admettons-le, c’est précisément cette volonté, ce désir, qui nous manquent le plus.
Nous sommes actuellement, Chers amis, dans le mois de Marie. Or si l’on pense à Notre Dame de Fatima, que demanda-t-elle ? « Voulez-vous ? » : c’est la question que la très sainte Vierge Marie a posée, il y a un siècle aux petits bergers de Fatima. De même, « voulez-vous ? » : c’est la question que l’on pose aux fiancés au jour de leur mariage. Non pas « êtes-vous d’accord avec…? » ou « Est-ce que vous avez un petit peu envie ? », « est-ce que cela vous plairait, comme ça, dans l’absolu ? » – mais bien : « Voulez-vous ? » : d’une volonté forte, intégrale, résolue.
Chers amis, ne soyons pas pusillanimes ! La foi n’est rien sans les œuvres ! L’amour n’est rien sans le geste, sans l’acte ! L’amour n’est pas qu’une intention ! C’est ainsi que l’on aime sur la terre. C’est ainsi que l’on aime Celui qui a créé cette terre, et qui a créé cet amour, et qui nous invite à le vivre nous aussi, à sa suite, comme lui-même l’a vécu, c’est-à-dire parfois douloureusement… Monseigneur Fulton Sheen nous dit à ce propos que la souffrance est inséparable de l’amour car par elle, nous constatons que nous aimons en vérité. Celui qui dit aimer Dieu et n’est jamais ne serait-ce qu’inquiet d’être en accord avec Sa volonté, alors qu’il le sache : il n’est pas l’un de ses disciples. Et il a des questions à se poser ! Il ne suffit pas d’entendre Dieu, de le reconnaître, d’éventuellement avoir l’impression de le comprendre. Il faut nécessairement le suivre, et vouloir cela de toute l’ardeur de notre cœur.
Puisse, chers amis, cet épître de saint Jacques transformer les catholiques de vitrines que nous sommes trop souvent en meneurs véritables et courageux dont ce monde creux a tant besoin !
N’est pas ce que demande la collecte de ce jour ? « O Dieu de qui procèdent tous les biens, exaucez nos supplications ; inspirez nos pensées pour nous porter vers ce qui est juste et bien et dirigez nos volontés pour nous le faire accomplir. »
Ainsi soit-il
Annonces du dimanche 3 mai 2020
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Sermon pour le troisième dimanche après Pâques – St Pierre Ville – mai 2020
Chers amis,
Encore et toujours, pendant ces temps de confinement, l’Évangile semble être prévu exprès pour nous. Et comme le disait sainte Thérèse d’Avila, « Il n’y a rien à inventer. Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde. »
Il n’y a rien à inventer ; mais il y a à visiter à nouveau ! Il y a à tirer de nouveau des conclusions porteuses. Et une fois de plus tout ce qu’il nous faut pour notre vie spirituelle est dans l’Évangile de ce jour.
Nous arrivons en effet à ce fameux évangile dans lequel Notre Seigneur Jésus Christ parle par sept fois de ce « modicum » ce « peu de temps »…
Que signifie ce « peu de temps » dans la bouche Jésus ?
A y regarder de plus près, il s’avère qu’il y a deux sortes de « peu de temps », en fait :
– D’abord, le « peu de temps » pendant lequel les disciples verront Jésus, de sa résurrection à son Ascension.
– Ensuite le « peu de temps » pendant lequel ils ne vont plus le voir car il sera monté au ciel – « monté au Père ». Ce « peu de temps » représente la fin de la vie terrestre des disciples.
Regardons d’un peu plus près ces deux « peu de temps » et tirons-en quelques leçons :
Le premier, qui est évoqué deux fois, est celui pendant lequel Jésus est encore sur terre, ressuscité, prodiguant ses derniers enseignements à ses disciples, jusqu’au jour de l’Ascension (où Jésus montera au ciel et où pour notre part, nous éteindrons le cierge pascal). Comparativement, on pourrait dire que ce peu de temps, c’est d’abord le temps pascal, dans lequel nous sommes. L’Eglise nous y redit et rappelle tout ce que nous a gagné la mort de Jésus sur la Croix. Mais aussi pourquoi ne pas considérer aussi que ce temps représente les moments où Dieu nous est le plus proche, comme par exemple, les moments où nous côtoyons les sacrements, à commencer par l’Eucharistie ? Ces moments où, à l’appel du ministre et accompagnant le geste et la matière que Jésus Christ a lui-même choisi, Dieu agit au plus profond de notre âme. Ces moments où il la modifie parfois ; lui donne soudain la vie divine, ou la fait grandir et la sanctifie. Ce sont des moments extrêmement importants, car alors Jésus Christ est là ! C’est pourquoi ils doivent être particulièrement bien préparés. C’est ainsi que l’on prépare la sainte communion habituellement par l’assistance la plus recueillie possible à la messe ; et même prépare-t-on avec un soin particulier la première de toutes ces communions ! C’est ainsi que l’on prépare chaque sacrement reçu, car ce sont des temps privilégiés où la toute-puissance de Dieu agit sans intermédiaire. On les prépare donc comme Jésus a préparé ses disciples à leur tâche future.
Le deuxième type de « peu de temps » est, lui, il est vrai un peu plus long dans la durée (ou plutôt nous n’en connaissons pas la durée, nous n’avons pas de prise sur elle). C’est le temps pendant lequel les disciples ne verront plus Notre Seigneur Jésus Christ car celui-ci sera retourné à sa place au Ciel.
Comparativement, ce laps de temps est tout simplement notre vie terrestre, à vivre de la grâce habituelle de Dieu sans le voir pleinement.
Or ce laps de temps, il nous faut bien le remplir, ou plutôt, le remplir de bien, et de bon ; et ne pas tarder à cela, car, contrairement à l’impression que nous en avons, ce temps n’est pas si long ! N’est-ce pas saint Augustin qui nous dit : « Ce peu de temps, dont Jésus parlait à ses disciples, nous paraît long, parce que nous y sommes ; mais lorsqu’il sera fini, nous comprendrons combien il était court. »
Ainsi il est court, et il nous faut bien l’utiliser. Le père Berto a de très beaux mots sur l’utilisation que nous devons faire de notre temps, à l’exemple des saints. Il reprend les mots de Saint Paul, disant que sur terre il ne s’agit pas de tuer le temps, mais de le racheter, car le temps, ce n’est pas de l’argent, mais du Salut !
Ce temps est le temps de la vie de la foi. Temps parfois facile, parfois difficile. Foi rarement évidente. Foi qui consiste le plus souvent « à ne jamais renier dans les ténèbres ce que l’on a entrevu dans la lumière » selon les mots de Gustave Thibon.
Ce temps-là est donc celui où notre volonté, notre amour véritable sera éprouvé. A en croire saint Augustin, saint Paul, et même Jésus, quand bien même ce temps nous semblerait parfois interminable, (car toute souffrance, si courte soit-elle, est trop longue), il n’est rien comparé au « beaucoup de temps » que nous aurons à nous réjouir d’avoir été fidèles !
D’ailleurs, chers amis, si l’on s’engage dans cette perspective et qu’on examine cet aspect de notre combat spirituel, ce temps qui nous est donné est finalement très encourageant ! C’est monseigneur Fulton Sheen qui nous le dit. Sur cette terre, dit-il, nous avons la possibilité de rendre nos souffrances moins pénibles par l’espérance, voire en faire des motifs de joie, mais nous ne pouvons pas maintenir nos joies perpétuellement au même niveau. Elles iront toujours en s’amenuisant (car soit elles ont un temps, soit nous nous y habituons, soit nous finissons par voir qu’elles ne nous ont pas comblé totalement). Or aujourd’hui, en nous disant que notre tristesse de l’attente se transformera en joie, Notre Seigneur nous annonce que lui-même inversera les pôles de cette sorte de fatalité qui est notre lot ici-bas. Notre tristesse, que l’espérance aura déjà bien amenuisée, se transformera en joie véritable, pleine, entière. Et cette joie n’aura plus jamais de déclin. Elle ne subira plus la loi de la gravité sur de laquelle notre monde actuel est bâtit (matériellement et spirituellement). C’est bien le sens de cette dernière exclamation : « Cette joie, personne ne vous la ravira. »
Enfin, chers amis, je voudrai regarder d’un peu plus près une des phrases clés que l’on oublie facilement dans cet Évangile : c’est celle qui nous donne la raison du retour de la vraie joie !
A la fin de l’Évangile, Notre Seigneur ne nous dit pas « alors, vous me verrez de nouveau », comme nous pourrions nous y attendre après les phrases « vous ne me verrez plus ». Non, il nous dit : « JE vous verrai de nouveau. » C’est MOI qui à ce moment-là, vous verrai de nouveau ! Autrement dit : votre joie ne sera pas de votre fait, mais du mien. Votre tristesse aura été de votre fait, votre joie sera du mien. Comment signifier avec plus de clarté que la vraie joie, le vrai bonheur, le Salut, la Rédemption, bref, la promesse de la vie éternelle, sont un don, gratuit, miséricordieux, que Jésus nous fait, avec son Père très bon, et non un dû !
Notre attente d’ici-bas, dans la nuit de la foi, est donc bien une espérance dans le Don que Dieu veut nous faire ! Il nous faut, de notre côté, nous rendre disponibles pour ce don, nous rendre visibles pour Dieu, et donc nous débarrasser de tout ce qui nous assombrit. Car Jésus ne verra alors que les âmes dans lesquelles la lumière de sa grâce se reflétera. Si notre noirceur empêche sa grâce de lui revenir, non seulement toutes ces grâce obtenues sur la croix auront été vaines, mais en plus nous ne pourrons jamais vivre et jouir pleinement de ce dont elles n’étaient que la préparation : leur Auteur même – Dieu !
Patience donc, chers amis, Dieu ne nous oublie pas et l’amertume de ces temps n’est qu’un piètre prix à consentir au regard de la joie que nous aurons de voir Notre Seigneur et Sauveur dans… « peu de temps ».
En attendant, nous commençons tout juste le beau mois de Marie, ce mois qui, nous l’espérons, sera celui d’un retour plein et entier aux sacrements de l’Eglise. Confions alors nos âmes à notre Mère du Ciel, elle qui a dû apprendre certainement avec beaucoup de patience aux Apôtres à rester dans la volonté de Dieu alors même que commençait pour eux le « peu de temps » qui les séparaient encore du moment où Jésus les reverrait.
Vierge fidèle,
Mère du bon conseil,
Consolatrice des affligés,
Priez pour nous
Ainsi soit-il
Annonces et sermon dimanche 26 avril
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Mes biens chers amis,
Les temps ne sont faciles pour personne. Pour les prêtres aussi. Et sans doute plus encore pour les séminaristes ou ceux qui se sentent appelés.
Il ne m’appartient pas de dire si ce confinement est justifié ou non. Il est, et nous devons les respecter. Cependant, comme en toute situation, imprévue ou exceptionnelle, heureuse ou malheureuse, nous devons garder ce désir de sainteté, nous devons rester libres, nous devons agir selon notre conscience, dans le respect du bien commun.
Ce confinement implique des contraintes physiques. C’est pénible mais c’est aussi salutaire pour un grand nombre. Notre agir sacerdotal est ainsi limité. Ce n’est pas grave.
Ce confinement engendre la peur, une peur aggravée par la pression sociale et médiatique. Notre raison d’être sacerdotal est perturbée. Cela peut être plus grave.
Ce dimanche du Bon Pasteur tombe à point, pour rappeler aux prêtres, aux séminaristes mais aussi aux fidèles, la raison d’être du sacerdoce catholique.
En ce jour, je pense à Saint Pierre dont nous venons d’entendre un passage d’épître ou au bienheureux Karl Leisner. Parmi tant d’exemples, ils furent des prêtres vrais, des bons pasteurs, qui ont connu un confinement très dur, mais qui ont su à rester spirituellement « déconfinés ».
Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris une chose, comme tant d’autres : au Cénacle ou à Dachau, l’ordination les a fait prêtres pour l’Eternité. Un instant pour toujours. Ensuite, ils ont cherché en toutes circonstances, que leurs âmes brillent du feu de la vraie charité, celle de l’Alter Christus, prêtre et Bon Pasteur. Celui qui donne sa vie pour sauver celle des autres. Ce n’est pas une belle histoire. C’est la vérité qui s’actualise à chaque sacrement désiré et reçu.
Saint Pierre n’a jamais cessé soutenir les premiers chrétiens de Rome, jusque dans les arènes. Il a vacillé. Le Christ lui a dit : quo vadis ? Il est retourné à Rome pour confirmer ses frères, jusqu’à la mort. Karl Leisner a porté Jésus Hostie, malade, au péril de sa vie, à tant de prisonniers, pour leur plus grand réconfort, que ce soit dans ce mouroir innommable de l’infirmerie ou dans les champs cultivés par les kommandos… Son ordination sacerdotale, organisée, en cachette, en plein de camp de concentration, a non seulement ravivé foi, l’espérance et la charité chez tant de chrétiens, prêtres ou laïcs mais aussi imposé le respect à tant de prisonniers, juifs ou protestants.
Pourquoi ? Parce que le prêtre est d’abord l’homme du sacrifice de l’autel, le ministre des sacrements, mais aussi le pasteur qui guide le troupeau sur les voies de la sainteté, et qui se gène pour lui, pour son unité et pour le bien être de chacune de ses brebis.
Cela ne peut pas se faire derrière un bureau, derrière un écran ou dans une sacristie d’une église vide. Cela ne peut se faire ni de manière exclusive, virtuelle ni à distance, en tout cas pour un moment toujours trop long. Personne ne peut apprendre à nager ou être sauvé de la noyade à distance.
En ce moment, et nous l’entendons, on pourrait croire que le prêtre est presque rien sans les fidèles. Comme le beurre sans sel, il est moins bon, certes. Cependant, l’existence du beurre ne dépend pas du sel. Aussi, avant toute chose, le prêtre n’est rien sans le Christ. Et le Christ a choisi de ne rien faire sans le prêtre. Il ne s’agit pas pour le prêtre de le savoir mais il lui importe de le vivre… Seul le sacrement de l’ordre est grand en lui. Le Christ pourrait dire à son prêtre tous les matins : Prêtre, mon ami, qu’as-tu que tu n’es reçu ?… Prêtre, mon ami, qu’es-tu que tu n’es l’instrument ?…
Pour saint Thomas d’Aquin le sacerdoce est l’apprentissage permanent du sacrifice de la croix. Le prêtre va donc devoir apprendre à son tour à devenir victime à la suite du Christ afin de pouvoir pleinement le donner aux âmes. Après son ordination toutes ses actions prendront donc une dimension sacerdotale, c’est-à-dire orientées vers et pour le sacré, vers et pour la sanctification du peuple qui lui est confié. Par son célibat, sa disponibilité, son obéissance, sa relative pauvreté, donnant sa vie en tant qu’ami du Christ, son sacrifice sera progressivement assimilé à celui du Christ, et alors petit à petit c’est véritablement le Christ qui agira par lui. Le prêtre est censé ainsi donner sa vie pour donner le Christ afin de sauver la vie des hommes. La vie de Dieu reçue dans la grâce, est bien plus essentielle à la vie de l’homme que toute autre nourriture. Comment peut-on savoir que pour tel homme pécheur, l’heure de sa conversion et de sa rédemption n’était pas avant-hier, ou aujourd’hui, qu’il a chercher à frapper et que personne n’était là pour lui ouvrir ?
En cette période de quasi jeûne sacramentel, le risque est grand que le prêtre oublie ce qu’il est, ce pourquoi il a été choisi et s’est donné, en inventant d’autres choses, des animations ou des divertissements qui ne donnent par la grâce du Christ, nourriture essentielle de nos âmes. Cette eau promise à la Samaritaine, par laquelle, l’âme n’a plus jamais soif. Il serait terrible que les fidèles n’en ressentent plus le besoin de la recevoir, mais il serait bien pire encore que les prêtres ne ressentent plus la nécessité de l’offrir ou de la donner. Finalement, qu’il ne croit plus en son sacerdoce.
Mes biens chers amis, le sacerdoce est un don immense de Dieu, dans un vase bien fragile et imparfait… Cependant, il ne peut exister sans vous, on seulement sans vos prières, sans votre soutien de toute sorte… mais aussi et surtout sans une vie chrétienne authentique menée dans vos familles où l’on apprend patiemment par l’éducation les vertus nécessaires pour persévérer sur le chemin de la sainteté. C’est dans vos familles que monte la pâte humaine. La grâce ne supprime jamais la nature. L’éducation chrétienne pétrit les âmes à l’école de la vertu… Si vous voulez des prêtres qui restent aux pieds de l’autel et continuent de marcher à la suite du Bon Pasteur, vers tous, sur tous les chemins, éduquez des âmes trempées et persévérantes… Personne d’autre que vous ne peut le faire… Enseignez la persévérance, c’est à dire la persistance au bien jusqu’à son accomplissement. Importance de la persévérance… Mes biens chers frères, on ne peut aimer sans volonté, on ne peut prouver notre amour sans acte de courage. Notre monde moderne et numérique veut nous faire croire le contraire, tout est accessible en un clic, sans effort… Rien n’exige une réponse… Alors, comment écouter Dieu comme suivre le Christ dans cette atmosphère… Et pourtant hier comme aujourd’hui, des âmes sacerdotales doivent fleurir, peuvent s’épanouir ! Ayons confiance ! Le Seigneur offrent ces mots d’ordre qui sortent de son Cœur, à ses apôtres et tous les prêtres : Faites ceci en mémoire de moi, paissez mes brebis, « surtout celle qui est égarée ou loin »… mais aussi prenez votre croix, vous serez persécutés… Alors vous serez prêtres et pasteurs, autre Christ. Mes biens chers frères, nous avons besoin de prêtres qui soient les visages et les mains du Christ car nous ne pouvons vivre sans la grâce de Dieu.
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !
Abbé Le Roux
Annonces et sermon du dimanche 19 avril
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Chers amis,
Même si les apparences peuvent être trompeuses, nous entrons dans la deuxième semaine des vacances !
Tout d’abord, je tiens à vous dire que ce Triduum fut très beau pour les abbés en bien des aspects. Dépouillé mais sanctifié. Sanctifiant pour beaucoup d’entre nous.
Ensuite, je remercie la générosité de nombre d’entre vous. Je me permets mettre un lien une dernière fois avec l’appel aux dons formulé durant la Semaine Sainte.
Dans la communauté, tout le monde se porte bien physiquement mais il faut continuer à nous soutenir les uns les autres car la vie de l’âme saine et sainte est encore plus importante. Le moral aussi !
Je vous donne tous rendez-vous à 18h30 pour vous unir à la bénédiction de la ville par Mgr Jordy, par l’intercession de Saint Martin.
La messe de dimanche sera célébrée par l’abbé Perret. Il n’y aura donc pas d’orgue. Le sermon sera mis en ligne dimanche midi.
Avec l’assurance de mes prières,
Abbé Le Roux
Sermon de l’abbé Perret :
Chers amis,
Cela l’a été dit de nombreuses fois : ce dimanche de Quasimodo (premier mot de l’introït) est celui de la vertu qui porte le même nom, la Foi.
Mais il est aussi appelé le dimanche de la Miséricorde.
Et il est intéressant de noter que ces deux vertus ont un rôle important dans les événements de l’Evangile d’aujourd’hui : l’Apôtre Saint Thomas qui se révèle être le moins enclin à croire en Notre-Seigneur-Jésus-Christ est finalement celui qui, par l’acte de miséricorde de ce même Seigneur Jésus, va devenir l’homme qui, dans tout l’Évangile, fera la plus belle profession de foi !
Regardons, si vous le voulez bien, comment se déroulent les choses. Alors que Jésus est déjà apparu à quelques personnes (Saint Jean, Saint Pierre, Sainte Marie-Madeleine) il apparait à l’ensemble des Apôtres, moins deux : Thomas n’est pas là, et Juda n’est plus – et non encore remplacé. Les dix Apôtres ont constaté ainsi par cette apparition la vérité de la Résurrection. De plus Jésus, en leur soufflant dessus, leur a transmis une première fois l’Esprit Saint pour leur donner le pouvoir de la confession, ce qui suppose un éclairage de l’intelligence et une certitude déjà bien ancrée de la foi en la Résurrection.
Or étant absent et ne recevant pas toutes ces aides providentielles, Thomas, fidèle à lui-même, aura du coup un temps de retard sur ses semblables lors de l’apparition d’aujourd’hui. Et ce temps de retard va lui donner droit à la première leçon d’apologétique de l’histoire du Salut ! Cette leçon va nous enseigner notamment deux choses (parmi bien d’autres) sur lesquelles je souhaiterais m’arrêter aujourd’hui.
- La recherche des motifs de crédibilité de la Foi est un puissant ferment pour cette même vertu.
- Se poser des questions sur la foi est plutôt un motif de fierté que de honte, si ce questionnement est de bonne foi.
Puissant ferment pour la vertu de foi
Les preuves de la résurrection que Saint Thomas demande, c’est Jésus lui-même qui va les lui donner, lui prouvant ainsi que croire ses semblables n’est pas vain ! De plus, avec les preuves que Jésus lui donne en lui faisant toucher ses propres plaies, force nous est de constater que St Thomas bénéficie d’une grâce particulière qui éclaire son intelligence, car nous l’entendons faire alors un pas de plus dans l’affirmation de la Foi en disant, non pas « Tu es le Messie » (comme saint Pierre l’avait dit quelques temps plus tôt) ou « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu » (comme le centurion au calvaire), mais en professant la totalité de la Vérité : « Mon Seigneur et Mon Dieu ! »
L’acte de foi de l’Apôtre ne s’arrête donc pas au constat de la résurrection : il va jusqu’au bout ; jusqu’à l’affirmation de la divinité de Jésus, dont la résurrection est la preuve la plus éclatante. Il va pour la première fois jusqu’à dire que Dieu Trinité est pleinement présent en Jésus, confirmant ainsi ce qu’avait dit Jésus : « Qui me voit voit le Père. ». De plus, quant à ce qui regarde notre propre vertu de Foi, le fait que Jésus avait transmit l’Esprit Saint à ses Apôtres en leur soufflant dessus nous dévoile que là où est Jésus, l’Esprit Saint y est aussi.
Il est bon de se questionner sur sa foi
Mais au-delà de l’affirmation de la divinité de Jésus, au-delà de la réalité de sa consubstantialité au Père (que nous chantons dans le Credo), bref, au-delà de la profondeur infinie de cette Voie, cette Vérité et cette Vie une fois de plus professée en ce dimanche, cet épisode de l’Évangile centré sur le doute de Saint Thomas doit nous apprendre quelque chose d’autre. Et ce quelque chose est fait pour nous rassurer !
Si douter de Dieu, de la révélation, des fondements de notre foi peut parfois déstabiliser, nous rendre un moment faibles face aux attaques sournoises du maître du mensonge et de ses sbires de plus en plus nombreux, ce questionnement, – au-delà du fait, comme nous l’avons vu, qu’il va finalement nous fortifier – peut en fait, s’il est sincère et de bonne foi, constituer la preuve d’une de nos plus grandes dignités !
Le doute est certes, en lui-même une faiblesse, mais paradoxalement, il peut être une cause de force. Il ne faut donc pas le traiter en ennemi.
Un philosophe contemporain, Fabrice Hadjadj, dans l’un de ses livres « Résurrection, mode d’emploi », en méditant sur cette scène, l’explique ainsi : « Soyez cartésiens, allez plus loin encore et posez la question suivante : Qu’est-ce qui rend un tel doute possible ? Pourquoi n’avons-nous pas la placidité sans question des ruminants ? [ce à quoi notre époque tend à ramener le plus possible nos contemporains… NDLR] (…) Et bien confessons-le : si nous doutons (et ne doutons pas de notre doute), c’est parce que notre cœur malgré nous et malgré tout réclame la Vérité : nous n’aurions pas en nous cette soif de la Vérité que la piquette de nos petites opinions suffirait à nous satisfaire. Et si la croix nous paraît absurde au point de nous pousser à renier la joie, c’est parce que nous espérons une joie plus large encore, capable d’assumer et de transfigurer toutes les plaies de l’histoire. »
L’homme est envahi de questions parce qu’il a une intelligence à nourrir avec la Vérité (avec un grand V). L’homme est en attente de tendresse car il est fait pour être remplis par l’Amour (avec un grand A). Et ce dont se rend compte Saint Thomas lorsqu’il dit « Mon Seigneur et mon Dieu », c’est que cette Vérité et cet Amour sont là, devant lui ! Il n’a plus à chercher ailleurs (ce qu’il savait déjà en théorie, mais entre la théorie et la pratique, il y a toujours quelques ajustements à faire, quelques petites choses à préciser.)
Il faut aujourd’hui se battre pour croire en Dieu. Il faut se former pour ne pas être abusé par le relativisme ambiant. Saint Thomas nous est, à ce titre, fraternellement proche car il nous montre que ce combat n’est pas à notre honte. Pourquoi faudrait-il à tout prix voir un lien d’avertissement entre les deux phrases de Jésus :« Parce que tu as vu, tu as cru. » et « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » comme si le Seigneur reprochait à Saint Thomas d’avoir demandé ces preuves ? Ne pourrait-on pas entendre plutôt Jésus dire : « ceux qui croient sans avoir vu sont aussi heureux, car ils ne sont pas plus trompés ; ils n’ont pas de raison d’être malheureux, car la vérité à laquelle ils croient est la même que celle de ceux qui ont vu. »
Et comme pour nous conforter dans cette interprétation, Fabrice Hadjadj constate : « Et l’on s’aperçoit que ce mauvais Apôtre ressemble au bon larron [qui fut d’ailleurs le premier saint ! NDLR]. Il a raté l’Esprit Saint, sombré dans le désespoir (…) et pourtant le voici d’un coup plus assuré que les autres, au point que selon la tradition, de tous les premiers envoyés, il est celui qui ira le plus loin – en Perse, peut-être en Chine, en tout cas jusqu’en Inde du Sud où il fonde sept églises… »
Ainsi, chers amis, Foi et Miséricorde font bon ménage aujourd’hui, grâce à Saint Thomas !
La Foi, cette vertu qui sauve, atteindra des sommets chez Saint Thomas car à cause de son doute, il a appelé la Miséricorde de Notre Seigneur. Et la bonté de Dieu, voulant que tous ses enfants soient parfaitement heureux et possèdent la vraie joie, accède toujours aux instances que provoque notre doute, si celui-ci n’est pas duplice, mais de bonne foi.
Comme cet homme de l’Évangile qui, avant Saint Thomas, avait insisté auprès de Jésus en l’implorant : « Seigneur, je crois, mais augmentez ma foi. » demandons ces deux grâces si vitales en ce dimanche de Quasimodo afin de pouvoir dire un jour au bon Dieu, comme saint Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. »
Ainsi soit-il
Pâques et Octave de Pâques, sermon abbé Perret et annonces
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Chers fidèles,
Chers amis,
A l’issue d’un Carême XL… car nous avons beaucoup de nos anciens ont connu pire ou plus difficile, nous voici dans les dernières heures qui précèdent le souvenir de la Résurrection du Seigneur. Nous nous y sommes préparés du mieux que nous pouvons, à l’église ou en vos foyers. Hier soir, pendant l’office de la croix, très dépouillé et recueilli, dans une église au choeur illuminé par le soleil couchant, ont résonné le chant de la Passion, les grandes oraisons et l’adoration de la Croix. Je suis certain que beaucoup de grâces de conversion ressortiront ! Nos âmes sont appelés à suivre le Christ, dans la joie de la Résurrection, dans la mesure où nous acceptons aussi de passer par la mort et le renoncement au péché et aux infidélités. Pour cela, Il nous donne Sa vie, en abondance. Sachons la désirer, la mériter, la recevoir quand elle s’offre à nous. Faisons tout ce qui est possible pour la garder quand Il s’est donné à nous.
Nous avons chanté les magnifiques Ténèbres du Triduum à vos intentions et nous allons célébré à 21h la Vigile Pascale dans un vrai dénuement mais aussi la plus grande dignité liturgique. L’église sera propre et bien fleurie. Le Cierge Pascal sera béni. Vous serez tous bien présents au moment du renouvellement des promesses du baptême.
Demain, l’église sera ouverte de 8h30 à 10h, de 11h à midi puis de 17h à 18h30, dans les mêmes conditions que les dimanches précédents.
La Messe sera diffusée via Facebook Live à 10h15. L’abbé Perret jouera de l’orgue, vous pourrez prendre le chant O Filii et filiae à la fin de la messe.
www.fssp-tours.fr/direct-saint-pierre-ville/
Quelques « œufs » musicaux de Pâques seront mis en ligne ! Merci encore une fois à tous les artistes qui ont œuvré en ce sens.
Avec l’assurance de notre dévouement sacerdotal, nous vous souhaitons de très saintes, joyeuses et familiales fêtes de Pâques,
Les abbés Le Roux et Perret
Voici le sermon pour aujourd’hui rédigé par l’abbé Perret.
« Exultez, maintenant, chœurs des Anges, dans les cieux, exultez, divins mystères ; et pour chanter la gloire d’un si grand Roi, sonne trompette du salut. Réjouis-toi terre, irradiée de telles clartés ; que l’univers entier tressaille du bonheur d’être sorti des ténèbres. Joie à toi, Mère Église, rayonnante de l’éclat de tant de lumière, et que ce temple retentisse de la grande voix des peuples. »
Chers amis,
Lors de cette nuit pascale étonnante, la communion des saints, plus que jamais nécessaire pour soutenir notre espérance, sera à la source même de notre joie. Et comme pour nous le dire avec ses propres mots, remarquons que le chant de l’Exultet, dès ses premières phrases, nous montre que cette allégresse pascale est universelle !
L’avions-nous réellement remarqué auparavant ?
« Exsultet »
« Exultez » Ainsi commence le premier chant qui retentira dans les églises ce soir. Depuis le calme chargé d’angoisse du jeudi soir, ; après les cris et vociférations s’apparentant à tout sauf à l’harmonie et l’union des cœurs du vendredi saint, suivit par le silence triste et recueilli de l’Eglise endeuillée du samedi saint, une voix se fait de nouveau entendre, et cette voix est un chant, non plus de pénitence et de supplication, mais d’exultation et de ravissement !
Cette voix ne fut précédée que par les trois « Lumen Christi », comme trois coups théâtraux. Elle manifeste le retour du Verbe de Dieu, vainqueur du péché et de la mort.
Par son chant qui suit l’illumination du feu nouveau, l’Exultet manifeste et rend présent ce que la liturgie a déployée par gestes silencieux depuis le début de la célébration pascale : la diffusion de la flamme du Cierge Pascal représentant la Lumière du Christ Ressuscité.
« Exultet jam »
« Exultez maintenant ! » Mais cette joie couronne une attente qui n’était pas vide. C’est le sens du deuxième mot de ce chant pascal : « Exultet jam » : exultez maintenant ! Ces deux premiers mots nous redisent que l’Espérance qui est notre lot ici-bas – cette attente remplie de la certitude de la victoire – n’est pas un vain mot. Nous savons déjà que la victoire est complète, définitive ! Nous savons que Satan est déjà définitivement vaincu. La seule chose qui est encore différée, c’est de pouvoir profiter pleinement de cette victoire ; c’est de la faire nôtre, pour chacun d’entre nous ; et non seulement pour quelques heures, quelques jours, mais pour l’éternité. L’attente de cette joie sans mélange ne nous enlève pas l’allégresse présente, ni ne la rend fausse, ou trompeuse ! Elle la rend encore plus belle en nous assurant, une fois de plus, qu’elle n’est pas un mirage. C’est ce qui faisait dire à St Jean-Marie Viannez : « Les saints sont heureux en triomphant, nous en combattant. »
Voilà pourquoi dans la belle liturgie de la vigile pascale le chant de l’Exultet marque le sommet de la joie rédemptrice qui éclate dans l’Église lorsque jaillit le feu nouveau du Cierge Pascal. C’est le chant du passage des ténèbres à la lumière du Christ ressuscité.
« Exsultet jam Angelica turba coelorum »
« Exultez maintenant, chœurs des Anges » Enfin cet hymne très ancien de l’Église associe dans une même exultation la multitude des anges et notre terre irradiée de clarté dans la joie de toute l’Église.
Pourquoi les anges devraient-ils être associés à cette joie ?
Parce que d’une part ce mystère de la Rédemption est si infiniment grand que l’éternité du ciel ne suffira pas à épuiser toute la gratitude et l‘émerveillement qu’il suscite dans toutes les créatures.
Mais encore, les anges du ciel étant éminemment remplis de la plus grande des charités, ils ne peuvent que s’associer à la joie de l’œuvre de Miséricorde que Dieu accomplit pour les pécheurs que nous sommes. C’est le propre de la charité que de se réjouir du bonheur des autres. Tout comme ils accueillirent Marie comme leur Reine au Ciel, et au contraire de la jalousie terrible et haineuse des démons, ils remercient Dieu de nous donner une telle dignité en faisant de nous ses enfants de prédilection.
Enfin, toute la création se réjouit car la gloire rendue à Dieu par son Fils mort pour nous est magnifiée par la surabondance de sa grâce. Ainsi que nous le disons à chaque messe, cette œuvre de rédemption révèle à un degrés inédit la charité de Dieu, puisque qu’Il élève l’homme à une bien plus grande dignité à cause de sa chute que s’il n’était pas tombé. « O heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ! » chante donc l’Eglise cette nuit.
Toute la liturgie et les clameurs de la nuit pascale sont ainsi tournées, par la communion des saints, vers l’immense Gloire rendue à Dieu par ce chef d’œuvre qu’est le mystère de la Rédemption accomplit.
L’Eglise, dépositaire de ce mystère, tout au long de la Vigile Pascale, nous en expose les aspects, et nous invite à une action de grâce et à une joie qui n’est pas de ce monde. Joie qui, justement parce qu’elle n’est pas de ce monde, ne peut pas nous être retirée par lui, quelque soient les secousses que nous y éprouvons : « Et cette joie, nul ne pourra vous la ravir. »
« …O combien merveilleuse envers nous votre condescendante bonté ! O inestimable dilection de votre charité : pour racheter l’esclave, vous avez livré le Fils ! O péché d’Adam, vraiment nécessaire que la mort du Christ a effacé ! O heureuse faute qui nous a valut un tel rédempteur ! O nuit vraiment bienheureuse qui seule a connu le temps et l’heure où le Christ est ressuscité du séjour des morts ! C’est de cette nuit qu’il est écrit : « Et la nuit brillera comme le jour, elle s’illuminera pour éclairer mes joies ! …»
Bien chers amis, Sainte et joyeuse fête de Pâques !
Sermon abbé Le Roux :
Tout d’abord avec l’abbé Perret, je vous souhaite de très saintes et joyeuses fêtes de Pâques. Nous avons commencé notre Carême ensemble ici dans cette église et nous l’avons achevé d’une autre manière, moins portés par la Sainte Liturgie mais certainement le plus possible dans l’union dans la prière, une charité fraternelle vivifiée et une vie sacramentelle limitée mais réelle. Merci Seigneur. J’ai une pensée toute particulière pour les plus anciens, les plus éloignés et les plus seuls. Il est plus difficile de garder tous ces liens.
Hier soir, les cloches ont sonné le printemps de la Résurrection. Mais trop peu de cloches. Hier soir, beaucoup de personnes ont veillé et prié, des familles entières, certaines même de manière plus éclatante, témoignant par le chant au voisinage cette joie pascale. Chanter Pâques dans les jardins et aux balcons aurait été une réponse à la disparation du culte public. A juste titre, nous avons le droit d’applaudir le personnel soignant tous les soirs, nous aurions pu chanter notre rédempteur en cette sainte nuit de Pâques. Hier soir, dans notre église, dans une atmosphère Raspailienne digne du début du livre Ils étaient 7 cavaliers, l’abbé Perret a chanté l’Exultet, O felix Culpa, O bienheureuse faute, qui nous a valu un si grand rédempteur. Certes le péché originel était un grand péché, le plus grand de tous sans doute, puisque c’est lui qui a fait plonger notre race dans l’obscurité… Mais le Bon Dieu a été plus fort que nous. Aujourd’hui où nous contemplons le Christ ressuscité, c’est vraiment l’idée qui doit nous venir à l’esprit : le Christ a été plus fort que nous. Sa miséricorde a surpassé notre misère, son amour a surpassé nos péchés. Le péché originel est un drame, c’est le drame : mais le Bon Dieu, lorsqu’il a permis qu’il se produise, avait déjà voulu ce plan de salut, fou et magnifique. Il avait déjà en tête le Sauveur qui viendrait, la mort qu’il accepterait et la Résurrection qu’Il accomplirait. Alors Il a permis que nous tombions, pour pouvoir nous relever, encore plus haut que dans l’état primitif.
Lorsque le prêtre, pendant les rites de l’offertoire de la messe, verse la petite goutte d’eau dans le calice de vin, signe de notre participation au sacrifice du Christ, il dit cette prière qui commence par ces mots : O Dieu, qui avez créé la nature humaine d’une manière admirable, et l’avez racheté d’une manière plus admirable encore… Oui, mes biens chers amis, devant le mystère de la rédemption, résumée, pour nous, en trois jours, nous ne pouvons faire autre chose que d’admirer et de rendre grâce. Cette admiration doit nous conduire à changer. En ce matin de Pâques, la lumière a jailli, chassant l’obscurité du péché, les ténèbres de nos cœurs. Mais vous ne le savez que trop bien : le vieil homme ne meurt jamais totalement, on ne se purifie jamais totalement du vieux levain. Pâques est une victoire pour le Christ ; mais c’est le début d’un combat pour nous. Un combat spirituel, le Bien et le Mal, la lumière et les ténèbres se font la guerre dans notre cœur. Alors tenons bon. Car nous avons un motif d’espérer : le Christ a déjà gagné. Il nous montre le chemin du Ciel, il nous donne les armes pour combattre. Tous les sacrements, cette présence de Dieu en nous par la grâce nous sont désormais offerts, pour nous encourager à lutter, à continuer, à persévérer et à ne pas désespérer, contre nos vices, nos péchés, nos faiblesses.
Le printemps succède toujours à l’hiver. Cela est aussi vrai pour nos âmes, mais y croyons-nous suffisamment. Chers enfants, vous savez bien à quel point les rires peuvent succéder aux larmes, la joie peut succéder à la colère… alors, la sainteté peut succéder au péché. C’est aussi vrai pour nous adultes. Ne soyons pas ni résignés ni butés dans nos péchés et nos faiblesses, car depuis ce jour de Pâques, nous pouvons avoir un visage de ressuscités à offrir à Dieu et au monde. Cela est possible car le tombeau est vide et que nous croyons. Nous espérons. Nous aimons. Les portes du Ciel sont désormais ouvertes. Nous croyons que par le Christ Ressuscité, cette prophétie d’Ezéchiel s’est réalisée et s’applique en nous tous les jours : « Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous… » (Ez 36, 25-27).
C’est pourquoi ce chant du Victimae pascali laudes est si beau. Je l’aime tant. « Il vit le Christ mon espérance… Le Christ est bien ressuscité, des morts en vérité, de nous ô roi vainqueur, ayez pitié. Amen Alléluia.
C’est pourquoi nous pouvons dire comme les anciens, avec une vraie joie, ce qui est la l’horizon quotidien de notre espérance et la source de notre charité, Le Christ est ressuscité. Oui, il est vraiment ressuscité. Alléluia.
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !