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Annonces et sermon du dimanche 19 avril

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Chers amis,

Même si les apparences peuvent être trompeuses, nous entrons dans la deuxième semaine des vacances !
Tout d’abord, je tiens à vous dire que ce Triduum fut très beau pour les abbés en bien des aspects. Dépouillé mais sanctifié. Sanctifiant pour beaucoup d’entre nous.

Ensuite, je remercie la générosité de nombre d’entre vous. Je me permets mettre un lien une dernière fois avec l’appel aux dons formulé durant la Semaine Sainte.

Dans la communauté, tout le monde se porte bien physiquement mais il faut continuer à nous soutenir les uns les autres car la vie de l’âme saine et sainte est encore plus importante. Le moral aussi !

Je vous donne tous rendez-vous à 18h30 pour vous unir à la bénédiction de la ville par Mgr Jordy, par l’intercession de Saint Martin.

La messe de dimanche sera célébrée par l’abbé Perret. Il n’y aura donc pas d’orgue. Le sermon sera mis en ligne dimanche midi.

Avec l’assurance de mes prières,

Abbé Le Roux

Sermon de l’abbé Perret :

Chers amis,

Cela l’a été dit de nombreuses fois : ce dimanche de Quasimodo (premier mot de l’introït) est celui de la vertu qui porte le même nom, la Foi.

Mais il est aussi appelé le dimanche de la Miséricorde.

Et il est intéressant de noter que ces deux vertus ont un rôle important dans les événements de l’Evangile d’aujourd’hui : l’Apôtre Saint Thomas qui se révèle être le moins enclin à croire en Notre-Seigneur-Jésus-Christ est finalement celui qui, par l’acte de miséricorde de ce même Seigneur Jésus, va devenir l’homme qui, dans tout l’Évangile, fera la plus belle profession de foi !

Regardons, si vous le voulez bien, comment se déroulent les choses. Alors que Jésus est déjà apparu à quelques personnes (Saint Jean, Saint Pierre, Sainte Marie-Madeleine) il apparait à l’ensemble des Apôtres, moins deux : Thomas n’est pas là, et Juda n’est plus – et non encore remplacé. Les dix Apôtres ont constaté ainsi par cette apparition la vérité de la Résurrection. De plus Jésus, en leur soufflant dessus, leur a transmis une première fois l’Esprit Saint pour leur donner le pouvoir de la confession, ce qui suppose un éclairage de l’intelligence et une certitude déjà bien ancrée de la foi en la Résurrection.

Or étant absent et ne recevant pas toutes ces aides providentielles, Thomas, fidèle à lui-même, aura du coup un temps de retard sur ses semblables lors de l’apparition d’aujourd’hui. Et ce temps de retard va lui donner droit à la première leçon d’apologétique de l’histoire du Salut ! Cette leçon va nous enseigner notamment deux choses (parmi bien d’autres) sur lesquelles je souhaiterais m’arrêter aujourd’hui.

  1. La recherche des motifs de crédibilité de la Foi est un puissant ferment pour cette même vertu.
  2. Se poser des questions sur la foi est plutôt un motif de fierté que de honte, si ce questionnement est de bonne foi.

Puissant ferment pour la vertu de foi

Les preuves de la résurrection que Saint Thomas demande, c’est Jésus lui-même qui va les lui donner, lui prouvant ainsi que croire ses semblables n’est pas vain ! De plus, avec les preuves que Jésus lui donne en lui faisant toucher ses propres plaies, force nous est de constater que St Thomas bénéficie d’une grâce particulière qui éclaire son intelligence, car nous l’entendons faire alors un pas de plus dans l’affirmation de la Foi en disant, non pas « Tu es le Messie » (comme saint Pierre l’avait dit quelques temps plus tôt) ou « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu » (comme le centurion au calvaire), mais en professant la totalité de la Vérité : « Mon Seigneur et Mon Dieu ! »

L’acte de foi de l’Apôtre ne s’arrête donc pas au constat de la résurrection : il va jusqu’au bout ; jusqu’à l’affirmation de la divinité de Jésus, dont la résurrection est la preuve la plus éclatante. Il va pour la première fois jusqu’à dire que Dieu Trinité est pleinement présent en Jésus, confirmant ainsi ce qu’avait dit Jésus : « Qui me voit voit le Père. ». De plus, quant à ce qui regarde notre propre vertu de Foi, le fait que Jésus avait transmit l’Esprit Saint à ses Apôtres en leur soufflant dessus nous dévoile que là où est Jésus, l’Esprit Saint y est aussi.

Il est bon de se questionner sur sa foi

Mais au-delà de l’affirmation de la divinité de Jésus, au-delà de la réalité de sa consubstantialité au Père (que nous chantons dans le Credo), bref, au-delà de la profondeur infinie de cette Voie, cette Vérité et cette Vie une fois de plus professée en ce dimanche, cet épisode de l’Évangile centré sur le doute de Saint Thomas doit nous apprendre quelque chose d’autre. Et ce quelque chose est fait pour nous rassurer !

Si douter de Dieu, de la révélation, des fondements de notre foi peut parfois déstabiliser, nous rendre un moment faibles face aux attaques sournoises du maître du mensonge et de ses sbires de plus en plus nombreux, ce questionnement, – au-delà du fait, comme nous l’avons vu, qu’il va finalement nous fortifier – peut en fait, s’il est sincère et de bonne foi, constituer la preuve d’une de nos plus grandes dignités !

Le doute est certes, en lui-même une faiblesse, mais paradoxalement, il peut être une cause de force. Il ne faut donc pas le traiter en ennemi.

Un philosophe contemporain, Fabrice Hadjadj, dans l’un de ses livres « Résurrection, mode d’emploi », en méditant sur cette scène, l’explique ainsi : « Soyez cartésiens, allez plus loin encore et posez la question suivante : Qu’est-ce qui rend un tel doute possible ? Pourquoi n’avons-nous pas la placidité sans question des ruminants ? [ce à quoi notre époque tend à ramener le plus possible nos contemporains… NDLR] (…) Et bien confessons-le : si nous doutons (et ne doutons pas de notre doute), c’est parce que notre cœur malgré nous et malgré tout réclame la Vérité : nous n’aurions pas en nous cette soif de la Vérité que la piquette de nos petites opinions suffirait à nous satisfaire. Et si la croix nous paraît absurde au point de nous pousser à renier la joie, c’est parce que nous espérons une joie plus large encore, capable d’assumer et de transfigurer toutes les plaies de l’histoire. »

L’homme est envahi de questions parce qu’il a une intelligence à nourrir avec la Vérité (avec un grand V). L’homme est en attente de tendresse car il est fait pour être remplis par l’Amour (avec un grand A). Et ce dont se rend compte Saint Thomas lorsqu’il dit « Mon Seigneur et mon Dieu », c’est que cette Vérité et cet Amour sont là, devant lui ! Il n’a plus à chercher ailleurs (ce qu’il savait déjà en théorie, mais entre la théorie et la pratique, il y a toujours quelques ajustements à faire, quelques petites choses à préciser.)

Il faut aujourd’hui se battre pour croire en Dieu. Il faut se former pour ne pas être abusé par le relativisme ambiant. Saint Thomas nous est, à ce titre, fraternellement proche car il nous montre que ce combat n’est pas à notre honte. Pourquoi faudrait-il à tout prix voir un lien d’avertissement entre les deux phrases de Jésus :« Parce que tu as vu, tu as cru. » et « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » comme si le Seigneur reprochait à Saint Thomas d’avoir demandé ces preuves ? Ne pourrait-on pas entendre plutôt Jésus dire : « ceux qui croient sans avoir vu sont aussi heureux, car ils ne sont pas plus trompés ; ils n’ont pas de raison d’être malheureux, car la vérité à laquelle ils croient est la même que celle de ceux qui ont vu. »

Et comme pour nous conforter dans cette interprétation, Fabrice Hadjadj constate : « Et l’on s’aperçoit que ce mauvais Apôtre ressemble au bon larron [qui fut d’ailleurs le premier saint ! NDLR]. Il a raté l’Esprit Saint, sombré dans le désespoir (…) et pourtant le voici d’un coup plus assuré que les autres, au point que selon la tradition, de tous les premiers envoyés, il est celui qui ira le plus loin – en Perse, peut-être en Chine, en tout cas jusqu’en Inde du Sud où il fonde sept églises… »

Ainsi, chers amis, Foi et Miséricorde font bon ménage aujourd’hui, grâce à Saint Thomas !

La Foi, cette vertu qui sauve, atteindra des sommets chez Saint Thomas car à cause de son doute, il a appelé la Miséricorde de Notre Seigneur. Et la bonté de Dieu, voulant que tous ses enfants soient parfaitement heureux et possèdent la vraie joie, accède toujours aux instances que provoque notre doute, si celui-ci n’est pas duplice, mais de bonne foi.

Comme cet homme de l’Évangile qui, avant Saint Thomas, avait insisté auprès de Jésus en l’implorant : « Seigneur, je crois, mais augmentez ma foi. » demandons ces deux grâces si vitales en ce dimanche de Quasimodo afin de pouvoir dire un jour au bon Dieu, comme saint Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. »

Ainsi soit-il

Pâques et Octave de Pâques, sermon abbé Perret et annonces

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Chers fidèles,
Chers amis,

A l’issue d’un Carême XL… car nous avons beaucoup de nos anciens ont connu pire ou plus difficile, nous voici dans les dernières heures qui précèdent le souvenir de la Résurrection du Seigneur. Nous nous y sommes préparés du mieux que nous pouvons, à l’église ou en vos foyers. Hier soir, pendant l’office de la croix, très dépouillé et recueilli, dans une église au choeur illuminé par le soleil couchant, ont résonné le chant de la Passion, les grandes oraisons et l’adoration de la Croix. Je suis certain que beaucoup de grâces de conversion ressortiront ! Nos âmes sont appelés à suivre le Christ, dans la joie de la Résurrection, dans la mesure où nous acceptons aussi de passer par la mort et le renoncement au péché et aux infidélités. Pour cela, Il nous donne Sa vie, en abondance. Sachons la désirer, la mériter, la recevoir quand elle s’offre à nous. Faisons tout ce qui est possible pour la garder quand Il s’est donné à nous.

Nous avons chanté les magnifiques Ténèbres du Triduum à vos intentions et nous allons célébré à 21h la Vigile Pascale dans un vrai dénuement mais aussi la plus grande dignité liturgique. L’église sera propre et bien fleurie. Le Cierge Pascal sera béni. Vous serez tous bien présents au moment du renouvellement des promesses du baptême.

Demain, l’église sera ouverte de 8h30 à 10h, de 11h à midi puis de 17h à 18h30, dans les mêmes conditions que les dimanches précédents.

La Messe sera diffusée via Facebook Live à 10h15. L’abbé Perret jouera de l’orgue, vous pourrez prendre le chant O Filii et filiae à la fin de la messe.
www.fssp-tours.fr/direct-saint-pierre-ville/
Quelques « œufs » musicaux de Pâques seront mis en ligne ! Merci encore une fois à tous les artistes qui ont œuvré en ce sens.

Avec l’assurance de notre dévouement sacerdotal, nous vous souhaitons de très saintes, joyeuses et familiales fêtes de Pâques,

Les abbés Le Roux et Perret

Voici le sermon pour aujourd’hui rédigé par l’abbé Perret.

« Exultez, maintenant, chœurs des Anges, dans les cieux, exultez, divins mystères ; et pour chanter la gloire d’un si grand Roi, sonne trompette du salut. Réjouis-toi terre, irradiée de telles clartés ; que l’univers entier tressaille du bonheur d’être sorti des ténèbres. Joie à toi, Mère Église, rayonnante de l’éclat de tant de lumière, et que ce temple retentisse de la grande voix des peuples. »

Chers amis,

Lors de cette nuit pascale étonnante, la communion des saints, plus que jamais nécessaire pour soutenir notre espérance, sera à la source même de notre joie. Et comme pour nous le dire avec ses propres mots, remarquons que le chant de l’Exultet, dès ses premières phrases, nous montre que cette allégresse pascale est universelle !

L’avions-nous réellement remarqué auparavant ?

« Exsultet »

« Exultez » Ainsi commence le premier chant qui retentira dans les églises ce soir. Depuis le calme chargé d’angoisse du jeudi soir, ; après les cris et vociférations s’apparentant à tout sauf à l’harmonie et l’union des cœurs du vendredi saint, suivit par le silence triste et recueilli de l’Eglise endeuillée du samedi saint, une voix se fait de nouveau entendre, et cette voix est un chant, non plus de pénitence et de supplication, mais d’exultation et de ravissement !

Cette voix ne fut précédée que par les trois « Lumen Christi », comme trois coups théâtraux. Elle manifeste le retour du Verbe de Dieu, vainqueur du péché et de la mort.

Par son chant qui suit l’illumination du feu nouveau, l’Exultet manifeste et rend présent ce que la liturgie a déployée par gestes silencieux depuis le début de la célébration pascale : la diffusion de la flamme du Cierge Pascal représentant la Lumière du Christ Ressuscité.

« Exultet jam »

« Exultez maintenant ! » Mais cette joie couronne une attente qui n’était pas vide. C’est le sens du deuxième mot de ce chant pascal : « Exultet jam » : exultez maintenant ! Ces deux premiers mots nous redisent que l’Espérance qui est notre lot ici-bas – cette attente remplie de la certitude de la victoire – n’est pas un vain mot. Nous savons déjà que la victoire est complète, définitive ! Nous savons que Satan est déjà définitivement vaincu. La seule chose qui est encore différée, c’est de pouvoir profiter pleinement de cette victoire ; c’est de la faire nôtre, pour chacun d’entre nous ; et non seulement pour quelques heures, quelques jours, mais pour l’éternité. L’attente de cette joie sans mélange ne nous enlève pas l’allégresse présente, ni ne la rend fausse, ou trompeuse ! Elle la rend encore plus belle en nous assurant, une fois de plus, qu’elle n’est pas un mirage. C’est ce qui faisait dire à St Jean-Marie Viannez : « Les saints sont heureux en triomphant, nous en combattant. »

Voilà pourquoi dans la belle liturgie de la vigile pascale le chant de l’Exultet marque le sommet de la joie rédemptrice qui éclate dans l’Église lorsque jaillit le feu nouveau du Cierge Pascal. C’est le chant du passage des ténèbres à la lumière du Christ ressuscité.

« Exsultet jam Angelica turba coelorum »

« Exultez maintenant, chœurs des Anges » Enfin cet hymne très ancien de l’Église associe dans une même exultation la multitude des anges et notre terre irradiée de clarté dans la joie de toute l’Église.

Pourquoi les anges devraient-ils être associés à cette joie ?

Parce que d’une part ce mystère de la Rédemption est si infiniment grand que l’éternité du ciel ne suffira pas à épuiser toute la gratitude et l‘émerveillement qu’il suscite dans toutes les créatures.

Mais encore, les anges du ciel étant éminemment remplis de la plus grande des charités, ils ne peuvent que s’associer à la joie de l’œuvre de Miséricorde que Dieu accomplit pour les pécheurs que nous sommes. C’est le propre de la charité que de se réjouir du bonheur des autres. Tout comme ils accueillirent Marie comme leur Reine au Ciel, et au contraire de la jalousie terrible et haineuse des démons, ils remercient Dieu de nous donner une telle dignité en faisant de nous ses enfants de prédilection.

Enfin, toute la création se réjouit car la gloire rendue à Dieu par son Fils mort pour nous est magnifiée par la surabondance de sa grâce. Ainsi que nous le disons à chaque messe, cette œuvre de rédemption révèle à un degrés inédit la charité de Dieu, puisque qu’Il élève l’homme à une bien plus grande dignité à cause de sa chute que s’il n’était pas tombé. « O heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ! » chante donc l’Eglise cette nuit.

Toute la liturgie et les clameurs de la nuit pascale sont ainsi tournées, par la communion des saints, vers l’immense Gloire rendue à Dieu par ce chef d’œuvre qu’est le mystère de la Rédemption accomplit.

L’Eglise, dépositaire de ce mystère, tout au long de la Vigile Pascale, nous en expose les aspects, et nous invite à une action de grâce et à une joie qui n’est pas de ce monde. Joie qui, justement parce qu’elle n’est pas de ce monde, ne peut pas nous être retirée par lui, quelque soient les secousses que nous y éprouvons : « Et cette joie, nul ne pourra vous la ravir. »

« …O combien merveilleuse envers nous votre condescendante bonté ! O inestimable dilection de votre charité : pour racheter l’esclave, vous avez livré le Fils ! O péché d’Adam, vraiment nécessaire que la mort du Christ a effacé ! O heureuse faute qui nous a valut un tel rédempteur ! O nuit vraiment bienheureuse qui seule a connu le temps et l’heure où le Christ est ressuscité du séjour des morts ! C’est de cette nuit qu’il est écrit : « Et la nuit brillera comme le jour, elle s’illuminera pour éclairer mes joies ! …»

Bien chers amis, Sainte et joyeuse fête de Pâques !

Sermon abbé Le Roux :

Tout d’abord avec l’abbé Perret, je vous souhaite de très saintes et joyeuses fêtes de Pâques. Nous avons commencé notre Carême ensemble ici dans cette église et nous l’avons achevé d’une autre manière, moins portés par la Sainte Liturgie mais certainement le plus possible dans l’union dans la prière, une charité fraternelle vivifiée et une vie sacramentelle limitée mais réelle. Merci Seigneur. J’ai une pensée toute particulière pour les plus anciens, les plus éloignés et les plus seuls. Il est plus difficile de garder tous ces liens.

Hier soir, les cloches ont sonné le printemps de la Résurrection. Mais trop peu de cloches. Hier soir, beaucoup de personnes ont veillé et prié, des familles entières, certaines même de manière plus éclatante, témoignant par le chant au voisinage cette joie pascale. Chanter Pâques dans les jardins et aux balcons aurait été une réponse à la disparation du culte public. A juste titre, nous avons le droit d’applaudir le personnel soignant tous les soirs, nous aurions pu chanter notre rédempteur en cette sainte nuit de Pâques. Hier soir, dans notre église, dans une atmosphère Raspailienne digne du début du livre Ils étaient 7 cavaliers, l’abbé Perret a chanté l’Exultet, O felix Culpa, O bienheureuse faute, qui nous a valu un si grand rédempteur. Certes le péché originel était un grand péché, le plus grand de tous sans doute, puisque c’est lui qui a fait plonger notre race dans l’obscurité… Mais le Bon Dieu a été plus fort que nous. Aujourd’hui où nous contemplons le Christ ressuscité, c’est vraiment l’idée qui doit nous venir à l’esprit : le Christ a été plus fort que nous. Sa miséricorde a surpassé notre misère, son amour a surpassé nos péchés. Le péché originel est un drame, c’est le drame : mais le Bon Dieu, lorsqu’il a permis qu’il se produise, avait déjà voulu ce plan de salut, fou et magnifique. Il avait déjà en tête le Sauveur qui viendrait, la mort qu’il accepterait et la Résurrection qu’Il accomplirait. Alors Il a permis que nous tombions, pour pouvoir nous relever, encore plus haut que dans l’état primitif.

Lorsque le prêtre, pendant les rites de l’offertoire de la messe, verse la petite goutte d’eau dans le calice de vin, signe de notre participation au sacrifice du Christ, il dit cette prière qui commence par ces mots : O Dieu, qui avez créé la nature humaine d’une manière admirable, et l’avez racheté d’une manière plus admirable encore… Oui, mes biens chers amis, devant le mystère de la rédemption, résumée, pour nous, en trois jours, nous ne pouvons faire autre chose que d’admirer et de rendre grâce. Cette admiration doit nous conduire à changer. En ce matin de Pâques, la lumière a jailli, chassant l’obscurité du péché, les ténèbres de nos cœurs. Mais vous ne le savez que trop bien : le vieil homme ne meurt jamais totalement, on ne se purifie jamais totalement du vieux levain. Pâques est une victoire pour le Christ ; mais c’est le début d’un combat pour nous. Un combat spirituel, le Bien et le Mal, la lumière et les ténèbres se font la guerre dans notre cœur. Alors tenons bon. Car nous avons un motif d’espérer : le Christ a déjà gagné. Il nous montre le chemin du Ciel, il nous donne les armes pour combattre. Tous les sacrements, cette présence de Dieu en nous par la grâce nous sont désormais offerts, pour nous encourager à lutter, à continuer, à persévérer et à ne pas désespérer, contre nos vices, nos péchés, nos faiblesses.

Le printemps succède toujours à l’hiver. Cela est aussi vrai pour nos âmes, mais y croyons-nous suffisamment. Chers enfants, vous savez bien à quel point les rires peuvent succéder aux larmes, la joie peut succéder à la colère… alors, la sainteté peut succéder au péché. C’est aussi vrai pour nous adultes. Ne soyons pas ni résignés ni butés dans nos péchés et nos faiblesses, car depuis ce jour de Pâques, nous pouvons avoir un visage de ressuscités à offrir à Dieu et au monde. Cela est possible car le tombeau est vide et que nous croyons. Nous espérons. Nous aimons. Les portes du Ciel sont désormais ouvertes. Nous croyons que par le Christ Ressuscité, cette prophétie d’Ezéchiel s’est réalisée et s’applique en nous tous les jours : « Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous… » (Ez 36, 25-27).

C’est pourquoi ce chant du Victimae pascali laudes est si beau. Je l’aime tant. « Il vit le Christ mon espérance… Le Christ est bien ressuscité, des morts en vérité, de nous ô roi vainqueur, ayez pitié. Amen Alléluia.

C’est pourquoi nous pouvons dire comme les anciens, avec une vraie joie, ce qui est la l’horizon quotidien de notre espérance et la source de notre charité, Le Christ est ressuscité. Oui, il est vraiment ressuscité. Alléluia.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

 

Jeudi Saint, annonces et sermon

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Jeudi Saint 9 avril 2020 à Saint-Pierre-Ville
– 8h30 : Ténèbres
– 17h-18h : église ouverte avec présence des prêtres
– 18h30 : Messe vespérale de la Cène du Seigneur (Portes fermées), diffusée via Facebook Live.
 
Dans la communion des Saints, faisons nôtres ces prières :
 
Traduction de l’Ubi Caritas, hymne liturgique de ce jour :
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
L’amour du Christ nous a rassemblés et nous sommes un.
Exultons et réjouissons-nous en lui.
Craignons et aimons le Dieu vivant
et aimons-nous les uns les autres d’un cœur sincère.
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
Ne formons donc tous qu’un seul corps :
Ne soyons pas divisés de cœur, prenons garde.
Cessent les querelles méchantes, cessent les disputes.
Et que le Christ soit au milieu de nous.
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
Qu’avec les bienheureux, nous voyions
Votre glorieux visage, ô Christ Dieu,
Joie immense et divine;
Pendant la durée infinie des siècles.
Ainsi soit-il.
 
Prière pour les prêtres :
Vierge Marie,
Mère du Christ Prêtre,
Mère des prêtres du monde entier,
Vous aimez tout particulièrement les prêtres,
Parce qu’ils sont les images vivantes de votre Fils unique.
 
Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre,
Et vous l’aidez encore dans le ciel.
Nous vous en supplions, priez pour les prêtres,
Priez le père des cieux pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson.
 
Priez pour que nous ayons toujours des prêtres,
Qui nous donnes les sacrements,
Nous expliquent l’Évangile du Christ,
Et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu.
 
Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père,
Les prêtres dont nous avons tant besoin,
Et puisque votre cœur à tout pouvoir sur lui,
Obtenez-nous, ô Marie,
Des prêtres qui soient des saints.
 
Amen.
 
Nous vous portons bien dans notre prière d’intercession.
 
Les abbés Vianney Le Roux et Cyrille Perret

Sermon pour le Jeudi Saint de l’abbé Le Roux

Mes biens chers frères, mes très chers amis,

Depuis quelques semaines, la dimension liturgique de la vie de l’Église est bien diminuée ou discrète. Mais elle n’a pas disparu. Les prêtres ne cessent d’offrir à Dieu le culte qui Lui est dû. Ils offrent le Saint Sacrifice de la Messe en union avec les fidèles. Les prières du Canon de la Messe résonnent d’une manière toute particulière. La Communion des Saints est le plus beau et fécond des clouds… C’est grâce à elle et aux quelques messes offertes, que tant de saints ont été nourris, que tant de chrétiens ont persévéré en ne pouvant pas assister aux offices. Et ils n’avaient pas internet. Je pense aux premiers chrétiens des missions éloignées, aux chrétiens en temps de persécution, et tout simplement des chrétiens en temps de guerre ou prisonniers dans des camps de concentration. Parmi les milliers de prêtres prisonniers au camp de Dachau, un seul d’entre eux ne pouvait célébrer la messe quotidienne. Certains pouvaient y assister, d’autre simplement s’y unir de près ou de loin. Les prêtres polonais ont été particulièrement méprisés et persécutés. La vie sacerdotale du Cardinal Mindszenty est exemplaire. La lecture de ses Mémoires est édifiante… Il a été privé pendant des années de la célébration de la Messe, et quand il le pouvait, de la présence de ses chers catholiques hongrois. Beaucoup d’hongrois n’ont pas perdu ni la foi, ni le bon sens.

Alors ces semaines de privation sont une invitation à avoir un plus vrai respect, un grand désir de recevoir la vie de Dieu, Jésus-Eucharistie, la grâce de Dieu, le pardon du Christ. Encore une fois, nous ne devons jamais nous habituer à la grâce qui est avant tout un don gratuit et non un dû acquis. Soyons dans l’allégresse et l’action de grâce quand la Providence permet à notre âme d’être sacramentellement « visitée » et donc habitée par le Maitre.

Oui, nous pouvons être légitimement attachés aux moyens de Salut que le Bon Dieu a voulu pour nous communique sa grâce, en particulier à travers le ministère sacerdotal réel. Il n’a été possible et n’est toujours possible qu’à travers le mystère de la Croix, « scandale pour les juifs, folie pour les païens ». Le monde refuse la Croix, cette folie et faiblesse de Dieu qui aime ses créatures. Hier, aujourd’hui et demain.

Dans mon bureau, trône au-dessus de ma tête, un magnifique crucifix sculpté par les sœurs de Bethléem, qui m’a été offert à l’issue d’un pèlerinage en Terre Sainte. Le Christ Prêtre et victime. La différence spécifique, le vêtement écarlate. Le Christ Prêtre et Victime porte une seule livrée. Celle du Fils de Dieu, Juge, Prophète et Roi des Cieux.

« Viens, suis-moi ». Le Christ Prêtre a choisi des hommes pour qu’ils deviennent disciples et apôtres.

« Faites-ceci en mémoire de moi ». Par la grâce d’ordination, ces apôtres sont configurés pour rendre présent le Christ crucifié et ressuscité. Ils deviennent alors prêtres du Christ, ces médiateurs qui rendent présent le Christ pour conduire les hommes, tous les hommes, au Ciel.

Pour rester fidèle, à cet appel, à cette vocation, tout prêtre du Christ accepte de porter trois types vêtements. Trois vêtements, symboles de trois missions confiées par le Christ à ses prêtres au Cénacle.

Soutane : le vêtement du disciple du Christ.

La soutane ou l’habit spécifique marque le renoncement au monde et à ses attraits. Il rappelle la fidélité à l’enseignement du Christ et de l’Eglise. Il pousse au respect. Le Christ s’adresse ainsi aux apôtres et aux disciples par la Prière Sacerdotale. Si belle. Un testament spirituel. Le disciple qui entend la prière sacerdotale, n’a plus qu’un seul choix. Il est du monde mais Il n’appartient plus tout à ce monde. « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ». « Je leur ai donné ta parole et le monde les a pris en haine. Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Consacre-les dans la vérité : ta parole est vérité ». Le disciple du Christ est marqué invisiblement pour l’éternité par la Parole de Vérité et l’action continuelle de l’Esprit Saint : « L’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Le prêtre, disciple choisi, privilégié mais aussi très exposé « Si le monde vous hait », se doit de se distinguer visiblement, signe de la présence du Christ dans le monde et de la paix promise.

La soutane est le vêtement du disciple du Christ. La soutane invite le prêtre à vivre dans l’humilité.

Tablier : le vêtement du serviteur de Dieu.

Un prêtre missionnaire en Afrique m’avait confié ceci : « Monsieur l’abbé, savez-vous ce qui manque à la cérémonie d’ordination sacerdotale ? La remise du seul ornement porté par Jésus Christ lors du dernier repas… un tablier. » Cette remarque m’avait fait réfléchir. Elle doit nous faire réfléchir. Telle est la vocation du prêtre : Servir. Aimer servir. Sans cesse. Au delà des signes visibles importants par ailleurs, c’est la réalité du message qui importe. Depuis le Jeudi Saint, par le lavement des pieds, le prêtre est appelé à être un serviteur. « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande ». Il nous commande d’aimer, de servir et de répandre son royaume de la Grâce. Avec fidélité et pureté. En effet, tels Judas, nous ne sommes pas tous purs.

Nous touchons intimement à une vérité du sacerdoce catholique qui vient du Christ, de qui proviennent toute sa noblesse et sa richesse. « Le prêtre n’est pas prêtre pour lui disait le curé d’Ars, il l’est pour vous ». Le Christ, si grand s’abaisse au rang le plus infime… Posément, il quitte la présidence du repas, ôte ses vêtements d’honneur et se met dans le dépouillement d’un homme qui veut travailler ou servir, se revêtant de l’habit. Il adopte l’attitude du serviteur : à genoux, il est à leur pieds… Le prêtre n’est pas prêtre pour lui, il est prêtre pour l’Eglise et pour l’éternité. Choisi, appelé, ordonné puis envoyé pour la continuation du sacerdoce du Christ dans le monde ici et maintenant au service exclusif des âmes.

Le prêtre est non seulement un serviteur mais il est aussi pécheur. Priez pour que les prêtres soient donc toujours de fidèles et purs serviteurs. Ce sont les deux vertus nécessaires pour qu’ils laissent la première place au Christ dans leur âme marquée du sceau du Sacerdoce et qu’ils puissent transmettre les grâces des sacrements dont ils sont les ministres ou les simples intendants. Le Christ s’est abaissé jusqu’à nous et la mort pour nous donner la vie éternelle et il a voulu que certains hommes soient élevés pour l’aider dans cette œuvre de Salut… Ceux-ci ne tirent leur élévation que de leur condition de serviteurs de Dieu, En effet, il ne peut exister de sacerdoce véritable et fécond sans que les prêtres ne renoncent à eux-mêmes et à beaucoup de biens, des biens légitimes. Pourquoi ? Pour suivre uniquement le Christ et être tout à tous, en ne faisant rien à moitié. Priez pour que vos prêtres ne tombent pas dans les pièges du cléricalisme de droite ou de gauche qui n’aurait comme seule ligne de convergence, une trahison de la scène de l’Evangile de ce jour : « Je suis venu pour être servi et non pour servir ». En d’autre termes paresse et suffisance.

Benoit XVI nous avait donné ce beau message d’encouragement : « Jésus marche devant nous et va vers le haut. Il nous conduit vers ce qui est grand, pur… vers le courage qui ne se laisse pas intimider par les jacasseries des opinions dominantes. ». Tout cela n’est vrai et possible que si les ministres en premier, mais aussi tous les catholiques acceptent d’aimer jusqu’au bout, en serviteurs. Un autre missionnaire partageait ce constat : « Cela ne va pas vite, les conversions. C’est sans doute que nous ne sommes pas saints pour une part ». La sainteté passe avant tout par cette ouverture du cœur – pureté – et disponibilité de l’âme – fidélité – au service de Dieu.

Le tablier est le vêtement du serviteur de Dieu. Le tablier rappelle au prêtre à donner dans la fidélité et la pureté.

Enfin, la chasuble : le vêtement du ministre et victime du Sacrifice.

Le prêtre : homme du Sacrifice et homme des sacrifices. La raison d’être et de vivre du prêtre, c’est le Sacrifice de la Messe, cœur de la vie de l’Église. Actualisation non sanglante du Sacrifice du Christ pour le salut des âmes, de nos âmes, commencé lors du Dernier Repas. Tout est dit dans cette phrase de l’Evangile de ce soir, « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin… ». A l’image et à la suite du Christ, le prêtre se doit d’être prêtre et victime, pasteur et agneau, revêtu du même manteau, celui de la charité, symbolisé par la chasuble qui le couvre complètement.

Le prêtre n’est pas simplement le pasteur qui prend soin de ses ouailles ; il est aussi l’agneau qui s’offre dans sa sollicitude pour elles. Les fidèles confiés ne sont pas des poids ou des importuns, ils sont le cœur, le corps et le sang du prêtre, pasteur et agneau. Il a fallu le spectacle du pasteur crucifié, immolé comme une brebis pour faire comprendre aux hommes combien Il les aimait. Et cette action du Christ continue, se communique dans et par l’Eucharistie, à travers tous les aspects sacerdotaux du ministère des prêtres.

La chasuble est le vêtement du ministre et victime du Sacrifice. La chasuble encourage le prêtre au don de sa propre vie dans la charité.

Le disciple appelé un jour par le Christ, qui accepte librement de servir Dieu pour toujours doit aussi se donner jusqu’à donner sa vie comme Jésus, tous les jours. Le prêtre de Jésus se doit donc de porter ces trois vêtements : la soutane du disciple, le tablier du serviteur et la chasuble du ministre et victime du Sacrifice. Malheur à lui et aux âmes qui lui sont confiées s’il vient à en oublier ou ôter l’un ou l’autre…

Je vous demande de prier pour vos prêtres avec l’intention principale qu’ils soient doux, humbles et purs de cœur… Cela sera pour eux la seule manière d’être réellement prêtres et de mériter la remarque d’un pèlerin d’Ars : « J’ai vu Dieu dans un homme ». Sans prétendre à la sainteté imminente du Saint Curé, tout prêtre, par son être sacerdotal est un signe de la présence de Dieu parmi les hommes et c’est par l’humilité du disciple, la pureté du serviteur et la douceur du ministre que le prêtre vivra réellement le Sacerdoce du Christ et fera rayonner le Royaume de la grâce.

On peut se demander légitimement comment les apôtres ont réagi au soir du Jeudi Saint, puis dans la nuit du Vendredi au Samedi… puis au lendemain de l’Ascension et même après la Pentecôte. Ils étaient prêtres du Christ pour l’éternité mais comment Le Suivre, comme le prêcher, comment Le Donner ? Ils ont du se sentir bien confinés, abandonnés, désorientés… Peut-être que Saint Pierre a tenu des propos aux apôtres et aux disciples dans l’esprit de ces paroles du Docteur Dor, tout récemment décédé « Le 30 octobre 1986, je réunissais quelques amis dans mon laboratoire de la Pitié Salpêtrière. Nous étions cinq. Je me suis dis alors que nous aurions des épreuves, que nous ferions des erreurs et même aussi des péchés mais de toute façon nous étions des pécheurs et le pire était de ne rien faire ou à moitié. C’est nous alors qui aurions mauvaise conscience ». Les apôtres n’étaient plus que onze mais la Sainte Vierge était là, elle veillait. Elle les rassurait. Elle les conduisait à son Fils. Et les apôtres ont annoncé le Christ aux nations. Depuis, nous sommes une multitude. Une multitude de pécheurs et de saints. Elle avait dit aux serviteurs de Cana : « Faites ce qu’Il vous dira ». Elle a dit aux apôtres : « Faites ce qu’Il vous a dit ». Tous les jours, elle nous dit : « Faites ce qu’Il vous dit ».

Notre Dame du Cénacle, fortifiez et purifiez notre foi, maintenez par votre regard maternel l’espérance en nos coeurs, surtout chez ceux qui souffrent et qui doutent.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

Prière proposée :

« Ô Jésus, Eternel souverain Prêtre, gardez vos prêtres sous la protection de votre Sacré-Cœur, où personne ne peut leur faire de mal. Gardez sans tache leurs mains consacrées, qui touchent chaque jour votre Corps sacré. Gardez pures leurs lèvres, qui sont empourprées de votre Précieux Sang. Gardez pur et détaché leur cœur, qui est marqué du sceau sublime de votre glorieux Sacerdoce. Faites-les grandir dans l’amour et la fidélité envers Vous ; protégez-les de la contamination de l’esprit du monde. Donnez-leur avec le pouvoir de changer le pain et le vin, le pouvoir de changer les cœurs. Bénissez leurs travaux par des fruits abondants, donnez-leur un jour la couronne de la Vie éternelle. Ainsi soit-il. » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

 

 

 

Appel à votre générosité pour soutenir l’apostolat et la paroisse

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Bien chers fidèles,
Bien chers amis,

Je vous souhaite un saint Triduum Pascal et une Octave de Pâques paisible, enfin en vacances. Rassurez-vous, les abbés ne sont pas au repos ! Nous allons vivre une Semaine Sainte digne des pays de missions ou dans des conditions de persécution… C’est à dire dans un plus grand dépouillement, une plus grande solitude, une insécurité sanitaire ambiante, mais toujours appelés à une plus grande union à Dieu dans la Communion des Saints. Enfin, surtout n’hésitez pas à solliciter les abbés, encore une fois, ils ne seront pas en vacances dans les semaines qui viennent.

Comme je vous l’avais annoncé, je viens vers vous pour vous demander votre soutien financier, puisque l’apostolat que nous essayons de mener ne peut se poursuivre qu’avec vos dons. Je profite de ce message pour mettre en avant l’élan de générosité de la part de beaucoup d’entre vous depuis quelques semaines à travers de nombreuses propositions d’aide. Parmi celles-ci, merci du fond du coeur pour tous les repas, les douceurs et les courses qui sont régulièrement apportés. C’est bon pour le moral, c’est bon, bon !

Je suis bien conscient des difficultés ou des incertitudes financières que nombre d’entre vous doivent connaitre. Cependant, je dois et je fais appel à vos dons dans deux domaines.

1/ Tout d’abord, vous pouvez soutenir la Maison Saint-Lidoire et une grande partie de la prise en charge des abbés en faisant une offrande. Les offrandes de Carême participent grandement à l’équilibre budgétaire de la maison. Elles sont même essentielles.
Soit en envoyant un chèque au 13 rue Blanqui, 37000 Tours
Soit en faisant un virement :
– Directement sur le compte bancaire de la Maison (moyen privilégié car immédiat et sans frais) :
Demandez -moi au 06 42 57 41 82 et je vous enverrai un RIB par retour.
– Via la plateforme mise en place par la FSSP, qui restitue ensuite le don à la maison (moyen très pratique) : dons.fssp.fr/tours

2/ Enfin, je relaie et m’associe fortement à l’appel du Père du Sartel. En effet, notre communauté est appelé à participer au frais de fonctionnement de l’église Saint-Pierre-Ville et à la prise en charge de ma Sécurité Sociale. Cela fait désormais 4 dimanches qu’il n’y a pas eu de quêtes… Suite à mon appel de novembre dernier, celles-ci étaient en force hausse. Ce dont je vous remercie. Il n’est pas prudent d’indiquer le montant en ligne, mais je vous demande, s’il est possible de verser l’équivalent de ce vous auriez donné en venant à la messe le dimanche depuis le 15 mars, et de réitérer l’opération jusqu’au retour des messes publiques. En justice, nous devons participer à cette effort.
Voici les indications du Père du Sartel :
« Après le confinement nous pourrons essayer de rétablir un peu la situation en faisant appel à la générosité, mais dès aujourd’hui il est possible de faire un geste de deux manières :
–          Participer à la quête en ligne. Très simple !
o   Le donateur va sur le site internet : jedonnealeglise.fr. Il choisit le diocèse de Tours, puis la paroisse Saint-Maurice, et enfin l’église qu’il fréquente habituellement. Il reste à faire jouer sa carte bancaire… (Moyen privilégié)
ou
o   Le donateur installe l’application « La Quête » sur son téléphone, se crée un compte utilisateur avec sa carte bancaire, et donne à la quête de la paroisse Saint-Maurice à Tours.
–          Envoyer un chèque à la paroisse St-Maurice, 1 rue Racine 37 000 Tours.
Merci vraiment de ce que vous pourrez faire… ceux qui peuvent plus faisant pour ceux qui peuvent moins… »

Soyez assurés de ma plus grande reconnaissance et de mon dévouement sacerdotal, pour tous et toujours. Pour la plus grande gloire du Seigneur et l’avènement de Son règne dans nos âmes mais aussi dans le monde.

Abbé Vianney Le Roux, fssp

Dimanche des Rameaux, annonce et sermon

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Dimanche 5 avril,
Bon dimanche des Rameaux à tous. La Semaine Sainte commence étrangement car aliturgiquement. Mais la Semaine Sainte commence réellement. A nous de savoir être avec Jésus des Rameaux jusqu’à Pâques.
 « Pueri Hebraeorum portantes ramos olivarum…. Les enfants hébreux, des branches d’olivier à la main, allèrent au devant du Seigneur, en clamant : Hosanna au plus haut des cieux » Première antienne de la procession des Rameaux…
 
L’église sera ouverte ce dimanche de 9h à 10h, de 11h à 12h, de 17h à 18h. Les abbés Le Roux et Perret seront présents, dans les mêmes conditions que les dimanches précédents, suivant strictement les recommandations habituelles.
Les abbés essayent de rester en contact avec tout le monde, même ceux qui sont partis au vert et ils peuvent vous dire que tous se portent bien ou mieux !
J’aborderai les questions économiques dans un message dédié mercredi prochain.

« Mes yeux vont sans cesse au Seigneur; c’est Lui qui du filet dégagera mes pieds. Tournez-vous vers moi, prenez-moi en pitié, car je suis seul et malheureux. Vers vous, Seigneur, j’élève mon âme; en vous, mon Dieu, je cherche un abri : que je n’ai pas à rougir »

Je vous propose de prier ensemble, tous les jours la prière la plus antique adressée à la Vierge Marie, la belle et efficace invocation du Sub tuum Praesidium (IIIème siècle) :
« Sous l’abri de votre miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprisez pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivrez-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. »

Unis dans une seule et même Espérance, dans la Communion des Saints.

Abbé Le Roux

Sermon de l’abbé Perret

Chers amis,

L’habitude n’est pas aux sermons lors du dimanche des Rameaux. La bénédiction du buis, la procession et le chant de la Passion rendent la liturgie suffisamment prolixe pour que ce jour-là les prêtres ne prennent pas la parole.

Mais aujourd’hui, pas de bénédiction, pas de distribution accompagnée du « Pueri Hebraeorum », pas de procession au chant du « Lauda Sion », et pas de récit de la Passion ! Nous ne pourrons pas montrer au monde que nous souhaiterions que le Christ règne dans chaque foyer, dans chaque âme. Nous ne pourrons pas le chanter faux à tue-tête dans les rues du quartier Blanqui !

Alors tout de suite prenons cette résolution proposée par Saint Louis Marie Grignon de Monfort à la fin de certaines retraites qu’il prêchait : lorsque l’autorité du lieu lui interdisait d’ériger, comme il avait coutume de le faire, un calvaire en l’honneur du bien spirituel apporté, il disait : « Nous ne pouvons planter de croix au centre du village, nous la planterons donc dans notre cœur. » Notre Seigneur ne pouvant pas aujourd’hui être proclamé publiquement, attachons-nous à lui faire un accueil plus fastueux que d’habitude dans le château de notre âme.

Car c’est d’abord là que Jésus doit régner : au fond de nos cœurs.

Mais en fait, si nous voyons les choses du bon côté, cette année, la discrétion à laquelle nous sommes contraints va nous permettre de nous poser une question ; laquelle nous obligera à plus d’honnêteté : Lorsque nous pouvions participer pleinement à la fête des Rameaux, le faisions-nous avec tout notre cœur, ou simplement parce que nous étions portés, voire poussés, par l’événement. En fait, appelions-nous d’un cœur convaincu et sincère le Christ à y prendre place comme roi, ou ne lui disions-nous pas intérieurement « venez, Seigneur, mais pas trop… »… ?

Cette année, la liturgie qui supplée à la faiblesse de nos élans se fait silencieuse : elle ne parlera pas pour nous. Plus de chants si exaltants, chantés à pleine voix. Il va alors falloir mettre véritablement tout notre cœur dans notre foi, notre conviction, nos actes. Nous ne pouvons plus être de simple consommateurs, présents extérieurement, comme des élèves qui n’ont pas appris la leçon et se font tout petits en espérant que la maîtresse ne les interrogera pas !

Voyez l’ironie de la situation, chers amis ! Dans un monde où l’homme semble si puissant, si maître des événements, il va devoir, à cause d’un tout petit virus, supplier d’autant plus humblement son Dieu de daigner venir guérir et posséder son âme et son cœur ! la procession des rameaux sera donc silencieuse cette année, mais peut-être, paradoxalement sera-t-elle plus audible aux oreilles de Dieu…

Mais ce règne de Notre Seigneur que nous demandons en ce début de dimanche des Rameaux ne pourra se faire dans notre âme qu’à un certain prix. Le prix d’un amour tellement immense qu’il ne peut être que divin. Et c’est ce prix que l’Eglise nous rappelle aussi aujourd’hui en deuxième partie des célébrations de ce jour ; lors de la messe. En effet, si nous suivons la liturgie des Rameaux, comme pour nous rappeler que toute grandeur vient de Dieu et de Dieu seul, l’Eglise nous mets devant les yeux, dès ce dimanche, juxtaposé au triomphe de Jésus à Jérusalem, le récit des souffrances immenses qu’Il aura à endurer pour que nous retrouvions notre innocence, notre dignité, notre grandeur de créatures aimées par leur Créateur, et pour que finalement nos « Hosanna » soient à l’unisson de ceux des chœurs célestes des plus grands des anges.

Jésus est le roi de la création par ce qu’il en est celui par qui elle fut rendue « plus admirable encore » ainsi que nous le disons à chaque messe lors du canon.

Et cela se fit par l’événement le plus tragique, mais aussi le plus bouleversant : la Passion.

Nous n’aimons d’ailleurs pas trop le mot « Passion ». Il nous fait même souvent peur, parce qu’il est synonyme de grande souffrance. Quand il s’agit de surcroît de la Passion du Christ, nous voyons défiler dans notre imagination les images de la couronne d’épines, de la flagellation, de la crucifixion, des images de torture et de mort. Oui Notre Seigneur est venu sur terre pour souffrir, et nous rendant ainsi notre innocence, rendre à son Père toute la Gloire qui lui est due.

Il est bien clair que nous ne devons pas minimiser les souffrances du Christ, gommer le moindre repli de son visage défiguré. Mais pour bien vivre la Semaine Sainte nous ne devons pas la vivre seulement comme la semaine de l’épreuve et de la souffrance. Dans le projet de Dieu et dans l’obéissance du Christ elle est avant tout la semaine de l’Amour. Que ce soit le dernier repas et le lavement des pieds, la nuit au Jardin des Oliviers avant l’arrestation, le pardon de Pierre qui a renié, le dialogue avec le bon larron, tout sur le chemin suivi par Jésus vers sa mort est amour, service, don de soi, pardon. La Croix n’est plus le sommet de l’horreur, elle est le sommet de l’Amour qui est de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Nous oublions en effet trop souvent que le mot Passion a deux significations : Souffrance subie, mais aussi manifestation de l’Amour.

Cet homme qui est Dieu, qui vient de rentrer dans Jérusalem comme un roi en prend véritablement le rôle en se faisant serviteur des serviteurs. Comme un roi, il est au service de ceux dont il a la charge. Ce service implique qu’il nous permette de recouvrer notre dignité d’enfants de Dieu. Or pour cela, il faut souffrir. Il l’accepte par amour pour nous, et en cela, par amour pour son Père.

C’est une lecture des événements difficile à accepter et difficile à mettre en œuvre. Car n’oublions pas que la vie de chrétien baptisé, confirmé… est une vie qui doit tendre vers la conformité à Notre Seigneur. Cette conformité se réalise par la grâce sanctifiante que nous possédons depuis notre baptême et qui configure notre âme en la rendant semblable au Christ. Mais avec cette grâce vient la grande vertu de la charité. Et cette charité, comme celle du Christ, doit passer par la croix. C’est une loi du véritable amour que de se donner (et donc de se perdre en un certain sens) pour ceux qu’on aime.

Tous les martyrs qui à la suite de Notre Seigneur ont donné leur vie par amour en sont l’expression la plus forte. Le lien étroit qu’il y a entre la royauté du Christ et son amour jusqu’à la croix pour nous est admirablement mis en lumière par le Père Ragheed, un jeune prêtre irakien assassiné en 2007, et qui écrivait, alors que le simple fait d’aller célébrer la messe le mettait en danger de mort : « Nous nous sommes sentis semblables à Jésus, quand il entre à Jérusalem, sachant que la conséquence de son amour pour les hommes sera la croix ». Cette phrase, beaucoup de martyrs, mort pour le Christ, l’ont signée de leur sang, du don de leur vie. Elle exprime le sens de la Passion du Christ, le consentement à toutes les conséquences d’un amour sans limite. L’amour de Dieu en Jésus Christ est créateur de vie, même lorsque la mort est au rendez-vous.

Sachons donc, Chers amis, profiter pleinement de la grâce de cette Semaine Sainte si particulière. D’une façon que Dieu seul connaît, nous devons ressembler le plus étroitement possible au Christ, attachons-nous à le suivre dans la joie comme dans les souffrances, pas à pas, pendant les sept jours qu’il nous reste jusqu’au glorieux matin de Pâques.

 

La Semaine Sainte en famille, petite église domestique et horaires

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Cette expression d’« église domestique » nous vient de saint Jean Chrysostome, l’un des Père de l’Eglise qui a beaucoup prêché sur le sacrement de mariage et la vie chrétienne des personnes mariées. « Fais de ta maison une église puisque tu dois rendre compte du salut de tes enfants et de tes serviteurs ». Nous sommes au IVème siècle… J’ajouterai que nous devons chacun, nous préoccuper en premier du salut de notre âme. La famille qui vit d’abord comme église domestique grandit dans l’amour et le service du Seigneur. Alors, elle préserve la concorde et favorise l’assentiment entre ses membres et, ce qui est rendu impossible physiquement en ce moment, ouvre ses portes et son cœur aux autres, en particulier ceux qui souffrent.

Cette année, nous sommes privés des solennités liturgiques de la Semaine Sainte. C’est un vrai manque. Ces célébrations ne sont pas des représentations théâtrales ou des manifestations spirituelles destinées à réveiller nos cordes sensibles. La liturgie est là pour rendre présent le mystère de la foi en ses différents aspects pour nous faire grandir dans l’amour de Dieu. L’objet de ce message est donc de vous exhorter à vivre le plus chrétiennement possible la Grande Semaine qui prépare nos âmes à accueillir la joie de la Résurrection. Comment faire ?

1/ Les moyens audiovisuels sont possibles et bienvenus ! Mais ils ne sauraient être ni obligatoires ni nécessaires ; ils ne remplacent pas l’assistance physique à la messe. Surtout ils ne sauraient nous dispenser des exercices de vie spirituelle, personnel ou en famille. Il existe un risque de passivité ou d’esprit de consommation. Il ne faudrait pas qu’ils deviennent des excuses pour ne pas ou ne plus prier selon cette parole du Christ : « Là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux »

Voici les liens que je peux vous recommander :

Les offices chantés de la Basilique Notre-Dame de Fribourg. Attention, les offices de la Semaine Sainte seront célébrés selon les rites antérieurs à 1962.

http://www.messeendirect.net/

Les offices chantés en rit dominicain de Chéméré-le-Roi :

Chaine Youtube Chéméré

Les offices chantés de l’apostolat de FSSP à Versailles :

https://fsspversailles.org/

Chaine Youtube FSSP Versailles

Aussi, les messes du Jeudi Saint (18h30) et du jour de Pâques (10h15), ainsi que le Chemin de Croix du Vendredi Saint (15h) de Saint-Pierre-Ville de Tours seront transmis en direct via Facebook Live. Il est possible de les suivre en direct, à partir du site internet de la FSSP, sans être abonné à Facebook.

https://www.fssp-tours.fr/

Facebook FSSP TOURS

2/ Des moyens pour une liturgie domestique

J’expose tout d’abord des supports que vous pourrez utiliser pour porter une liturgie domestique. Sentez-vous très libres de faire ce qui vous semble possible. De manière générale, je ne peux que conseiller le chapelet en famille. Le prêtre est le pasteur d’une communauté venant dans l’église qu’il sert. Les parents sont les pasteurs de leur famille. Ils ont le devoir d’état, particulièrement, celui ou celle qui est en charge de la famille pour mener la prière. Ils ont des grâces d’état pour cela… La prière n’est pas simplement l’affaire des prêtres et des religieux.

A/ Constitution d’un oratoire familial,

A défaut d’une chapelle ou d’une pièce dédiée, il est recommandé de constituer un oratoire plus développé que d’habitude, à l’exemple de la crèche pour le temps de Noël. Attention à ne pas faire de l’écran le centre de cet oratoire… Cet oratoire pourra être habillé, orné, fleuri, ou dépouillé tout au long des jours saints.

B/ Des supports matériels

– Le Missel et/ou le livre La Semaine Sainte, réédité par le Barroux sont des soutiens irremplaçables. Forgées dans la longue tradition de la vie de l’Eglise, les prières liturgiques, les offices sont très riches et pédagogues. Elles explicitent et résument les mystères contemplés et commémorés. Il est bon de les lire en famille.

– Je vous encourage à chanter en famille ou même à préparer pour Pâques des pièces avec des instruments, selon les dons de chacun, la culture musicale et la possession de Liber Usualis ou de carnets de chants. Nous sommes habitués à chanter des chants de Noël devant la crèche, pourquoi ne pas chanter de beaux hymnes, cantiques et chants devant l’oratoire ?

– Aussi, vous pouvez écouter la belle conférence de carême prêchée par l’abbé Bizard à l’Immaculée Conception de Versailles pour le dimanche des Rameaux 2009. Il présente les différents rites liturgiques afin d’en retirer un enseignement spirituel. (Conférence disponible 7 jours à télécharger ICI)

– Pour ceux qui ont des enfants, même s’il n’est pas spécifiquement adapté pour la liturgie traditionnelle, je peux vous renvoyer sur ce document très bien fait de Monique Berger. J’ai acheté la version tout récemment mise en ligne. Celle-ci est plus ancienne. Vous pouvez télécharger ce scan avant Pâques. Je ne peux que vous inciter à acheter le livre par la suite, Vivre l’année liturgique avec les enfants. (à télécharger ici)

– Proposition d’un chemin de croix à dessiner pour les enfants (à télécharger ici)

C/ Veuillez à ce que tout porte au recueillement dans l’atmosphère de la maison au moment de la prière : silence intérieur, habillement, tenue, pas de bruits allogènes (machine à laver,…), portables éteints…

3/ Une liturgie domestique

Ce sont des indications en plus d’un office soit suivi par un moyen de communication, soit lu et médité en famille.

 Dimanche des Rameaux

  • Croix voilée de violet
  • Disposition des anciens rameaux, ou de rameaux sur l’oratoire
  • Disposer une banderole avec une image de rameaux aux fenêtres

Du lundi au mercredi Saint

  • Des temps de prière en silence
  • Essayer d’aller se confesser ou un temps d’examen de conscience, suivi d’un acte de contrition parfait, suivi du désir de se confesser dès que possible
  • Préparation du chemin de Croix du Vendredi Saint

 Jeudi Saint

  • Oratoire avec la croix voilée de blanc
  • Prière spéciale pour les prêtres, comme la prière à Notre Dame du Sacerdoce
  • Contacter les prêtres de la famille ou ceux qui ont pu garder des liens particuliers avec la famille ou les uns et les autres. Pourquoi ne pas y associer les enfants par le dessin ou une idée qui pourrait les toucher ?
  • Mettre les images d’ordination en votre possession sur l’oratoire
  • Lecture du sermon mis en ligne
  • Se rappeler de sa première communion ou des quelques communions particulièrement ferventes
  • Après la prière du soir, dépouillement complet de l’oratoire.
  • A la place de l’adoration au Reposoir, prendre un temps de méditation à partir de la lecture des adieux et de la prière sacerdotale de Jésus : Jn, 13, 33-17, 26.

Vendredi Saint

  • Rappel du jeûne et de l’abstinence strict
  • Chemin de croix, en extérieur si possible. Les stations pourront être faites manuellement. De nombreuses méditations de chemins de croix existent dans les Missels.
  • Remettre la croix et la dévoiler sur l’oratoire familial et la proposer à baiser

Samedi Saint

  • Essayer d’organiser une journée la plus calme et la plus chômée possible
  • Jeûne d’écran…
  • Préparer la fête de Pâques : décoration de la maison ou d’œufs de Pâques, repas…
  • Prier et contacter les parrains et marraines, les filleuls
  • Allumer un cierge en mémoire du Cierge Pascal
  • Pendant la prière du soir, renouvellement des promesses du baptême

Dimanche de Pâques

  • Sonner des cloches
  • Embellissement et fleurissement si possible de l’oratoire
  • Lecture du sermon mis en ligne
  • Temps particulier accordé pour une belle communion spirituelle ou sacramentelle pour ceux qui le peuvent. Pour rappel, voici ce que dit le l’Eglise Catholique pour la Communion pascale :

CEC : 1389 L’Église fait obligation aux fidèles de participer les dimanches et les jours de fête à la divine liturgie (cf. OE 15) et de recevoir au moins une fois par an l’Eucharistie, si possible au temps pascal, préparés par le sacrement de la Réconciliation. Mais l’Église recommande vivement aux fidèles de recevoir la sainte Eucharistie les dimanches et les jours de fête, ou plus souvent encore, même tous les jours.

CIC Can. 920 – § 1. Tout fidèle, après avoir été initié à la très sainte Eucharistie, est tenu par l’obligation de recevoir la sainte communion au moins une fois l’an.

  • 2. Ce précepte doit être rempli durant le temps pascal, à moins que pour une juste cause, il ne le soit à une autre époque de l’année.
  • Tradition des œufs de Pâques
  • Un bon repas familial
  • Un temps de prière vespéral

Cette privation des beaux offices liturgiques et paroissiaux auxquels nous sommes habitués peut déclencher ou réveiller en nous un aspect essentiel de la vie chrétienne qu’est une authentique vie de prière personnelle et familiale, comme une vraie relation Dieu, vécue, mûrie, partagée avec les siens, dans son milieu de vie. De toute chose, nous pouvons en retirer un bien, une découverte et même une bonne habitude. Même s’il est mieux de pouvoir vivre la foi, dans la vie sacramentelle, il est aussi bon et nécessaire de la développer dans la vie de prière qui nous christianise. C’est une invitation à nous évangéliser les uns les autres, en nos foyers qui sont appelés à être des maisons de paix, de joie et de prière.

Abbé Vianney Le Roux

Dimanche 29 mars, 1er dimanche de la Passion et annonces pour la semaine

Non classé
Dimanche 29 mars,
Bon dimanche de la Passion à tous. Le caractère austère du Carême s’accentue désormais. Et la liturgie nous porte et nous aide à nous aide à nous convertir… Même si nous ne pouvons pas y assister physiquement, nous pouvons la suivre et l’intérioriser en lisant et méditant les textes, que nous avons parfois l’habitude d’entendre avec une oreille distraite…
 « Daignez Seigneur Tout-Puissant, considérer avec faveur votre famille, en sorte que, par la largesse de votre grâce les corps soient droitement gouvernés, et les âmes gardées dans votre sollicitude » Collecte du jour.
 
L’église sera ouverte ce dimanche de 9h à 10h, de 11h à 12h, de 17h à 18h. Il est prévu l’adoration, et la possibilité de communier au 1/4 de l’heure environ (selon l’assistance) et de se confesser dans la sacristie, suivant strictement les recommandations habituelles.
Sermon
Depuis quelques jours, pensant à ce que je voulais vous dire, cette parole du Christ me revenait sans cesse: « N’ayez pas peur »… Le Christ l’a dit à ses apôtres alors qu’Il marche sur les eaux ou encore le jour de la Transfiguration. Écho divin de la parole de l’Ange à Marie, « Ne crains pas ». Après la Résurrection, ce sera même, « Que la paix soit avec vous ».
Le Pape François a achevé sa très belle homélie de vendredi par ces mots : « N’ayez pas peur ». Je vous encourage à la lire et à la relire. Vous y trouverez certainement des résonances personnelles. Si c’est le cas, notez les quelque part, mettez par écrit vos réflexions et résolutions. Ce temps de confinement peut et doit être un temps de réflexion et de conversion.
Pourquoi cette parole du Christ, « N’ayez pas peur ». Tout simplement parce que cette atmosphère de peur règne et risque de nous gagner. Les conséquences sont immédiates et visibles : c’est l’absence de charité. La peur engendre la disparition de l’amour. La simple recherche de la santé physique, nutritive et civique ne suffit pas. Le grand absent, c’est le souci des âmes. Pas simplement des âmes ceux qui souffrent et vont très mal ; ils sont privés des secours spirituels et sont séparés de leur famille. Les symptômes : famine et isolement. Mais aussi des âmes ceux qui vont « bien », l’écran leur sert de palliatif à tous leurs besoins : affectif, spirituel, culturel… Les symptômes : malnutrition et mensonge.
Loin de Dieu, en ce pays lointain où part l’enfant prodigue, l’homme aura toujours peur. Il aura peur de manquer. Il aura peur de souffrir. Il aura peur d’être seul. On lui donnera simplement de quoi survivre mais la peur ne le quittera pas car il se saura mal aimé car il sera lui-même mal aimant. Cet éloignement de Dieu touche donc à la fois la société et les personnes. Depuis toujours l’Église a voulu aller aux périphéries. Le monde ne cesse de vouloir la mettre elle-même aux périphéries. Depuis toujours, Dieu veut vivre au centre de l’âme, le démon essaye de l’y empêcher. Toujours la même technique, la peur avec ses litanies mensongères en partie énoncées plus haut.
La première réponse à la peur, c’est la présence de Dieu : « Ne crains, pas ». « N’ayez pas peur », « La paix soit avec vous ». Non parce que le Christ le dit, mais parce qu’Il est là, parce qu’Il est en nous. La Vierge Marie, les apôtres, Marie-Madeleine, les disciples d’Emmaüs n’ont plus eu peur.
Nous sommes créés pour louer et servir Dieu Trinité. Pour Dieu le Père, par le Christ, avec l’Esprit-Saint, la seule crainte, la crainte filiale qui doit nous animer, c’est la peur de ne plus être le fils qui marche à la suite dans la confiance. Nous devons avoir simplement peur de ne plus l’aimer assez et comme Il nous y appelle, en suivant sa loi et sa volonté particulière, telle qu’elle se révèle à nos consciences. Pour cela, écoutons, entendons, faisons nôtres cette exhortation de saint Paul aux Corinthiens : « Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, soyez forts. Que tout se passez chez vous dans la charité » (I Cor, 16, 13-14).
La deuxième réponse à la peur, c’est donc la présence de Dieu en nous. C’est la charité. Et celle-ci suppose le bon exercice de don de Dieu, la liberté. Tout est dit par Jésus à ce sujet dans l’Évangile de ce dimanche : « Qui de vous me convaincra de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu. Voici pourquoi vous n’entendez pas, c’est que vous n’êtes pas de Dieu » puis « Je n’ai pas de démon en moi, mais j’honore mon Père… ce n’est pas moi qui cherche ma gloire… Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort ». Ce dialogue entre le Christ et les pharisiens menaçants est magnifique de vérité car le Christ s’impose comme un être libre. Il le manifestera plus tard d’une manière plus admirable encore tout au long de sa passion. De part sa nature humaine, unie à sa nature divine, le Christ est parfaitement libre. Nous ne le sommes pas. Cependant, nous sommes capables d’actes libres et vertueux qui nous rendent plus libres, plus vertueux et plus saints. Le pape le dit bien, de manière concrète : « La prière et le service discret, ce sont nos armes gagnantes ».
« Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez dans le Seigneur! » (Ps 30, 25)Le saint n’est pas simplement un ami de Dieu, c’est une personne libre, car libérée de la peur. Peur du péché, peur de la souffrance, peur de la mort.
Chers amis, ne cédons donc pas à la peur, à la panique et la culpabilisation permanente. La peur n’est pas simplement mauvaise conseillère, elle est liberticide. Soyons raisonnables. Essayons de faire les tâches ordinaires avec un amour extraordinaire, car la sainteté commence dans les petites choses. Ayons une vie chrétienne réglée. Préparons-nous au mieux à la Semaine Sainte sans nous lamenter que ce n’est pas comme d’habitude… le principe de réalité s’impose à nous avec toute sa force et la beauté de son exigence. Que ce ne soit pas une excuse à ne rien faire ou à mal faire… Contrairement aux disciples d’Emmaüs, nous connaissons la fin de l’histoire et la victoire du Christ sur la mort et le péché. On peut donc dès maintenant choisir deux options : soit le découragement de ces disciples avant leur rencontre avec le Christ ressuscité, soit avoir ce désir profond de dire et de vivre « Reste avec nous, car le soir tombe, et le jour touche déjà à son terme ». N’attendons pas que notre coeur soit « tout brûlant ».
Je terminerai par les paroles de l’antienne d’offertoire : « Je te louerai Seigneur, d’un coeur sincère. Fais cette grâce à ton serviteur : que je vive en gardant ta parole. Seigneur, rends-moi la vie selon ta parole »
Que le Seigneur nous bénisse et que Notre-Dame garde nos coeurs doux et purs, de la douceur et de la pureté des enfants libres de Dieu.
Abbé Vianney Le Roux
 
 

Au jour le jour à Saint-Pierre-Ville, quelques annonces…

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Vendredi 27 mars, vendredi de la 4ème semaine de Carême
8h45 : Office de Prime
9h : Messe basse en privé
18h15 : Chemin de Croix
19h : Messe basse en privé
Samedi 28 mars, samedi de la 4ème semaine de Carême
11h : Messe basse en privé
11h45 : Chapelet à toutes nos intentions
Ayons une petite pensée et prière pour l’abbé Ribeton et les deux séminaristes qui auraient dus être parmi nous ce week-end. Comme beaucoup de leurs confrères, ils sont malades au Séminaire de Wigratzbad.
Annonces :
1/ De manière générale :
– Quelques uns d’entre-nous sont malades mais les dernières nouvelles sont plutôt rassurantes. Continuons à être prudents et à nous encourager les uns les autres par des petits actes concrets et nous porter dans la prière.
– Les abbés sont très reconnaissants des marques de soutiens et des petites gâteries… J’en connais un qui vit un Carême au verre grossissant… et ils sont très édifiés par le courage dont beaucoup font preuve !
2/ Les abbés restent « confinés » et au service liturgique de l’église Saint-Pierre-Ville. Nous essayons de rester le plus possible en lien avec vous, par tous les moyens possibles. Nous sommes vraiment à disposition dans les limites du possible. Voici quelques recommandations et informations en lien avec l’épidémie et l’arrivée des fêtes de Pâques.
– En cas de maladie et de transfert envisagé à l’hôpital, surtout, contactez-nous avant le départ du domicile. Ensuite, il sera impossible pour les prêtres d’assister le malade.
– Les confessions par téléphone ne sont pas possible ! Le télétravail a certaines limites… Si une personne le juge important et nécessaire, possible aussi en raison de son lieu d’habitation, dans la perspective de Pâques, qu’elle n’hésite pas à demander de se confesser. Cela est possible en dehors en dehors du dimanche, en prenant rendez-vous. Cette confession sera possible soit à la cathédrale selon les horaires d’ouverture, soit sur le parking derrière l’église. En cas d’impossibilité de se déplacer, il faut voir directement avec le prêtre ce qui est serait possible.
– Je vous exhorte à porter la médaille miraculeuse ou à demander qu’elle vous soit remise. Je ne peux aussi qu’encourager à envisager de recevoir le scapulaire du Mont Carmel.
3/ En prévision de la Semaine Sainte
– Il est prévu que des rameaux soient bénis ! Ne vous inquiétez donc pas, il y en aura pour tout le monde dès que possible !
– Les modalités de célébration des offices de la Semaine Sainte ne sont pas encore bien définis. Il est prévu que certains soient retransmis via Facebook, vidéo en live. Visiblement, il n’est pas besoin d’avoir un compte Facebook pour pouvoir les regarder.
– Nous allons essayer de vous donner quelques pistes pour vivre le plus « liturgiquement » possible la Semaine Sainte en famille.

« Mes yeux vont sans cesse au Seigneur; c’est Lui qui du filet dégagera mes pieds. Tournez-vous vers moi, prenez-moi en pitié, car je suis seul et malheureux. Vers vous, Seigneur, j’élève mon âme; en vous, mon Dieu, je cherche un abri : que je n’ai pas à rougir »

Je vous propose de prier ensemble, tous les jours la prière la plus antique adressée à la Vierge Marie, la belle et efficace invocation du Sub tuum Praesidium (IIIème siècle) :
« Sous l’abri de votre miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprisez pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivrez-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. »

Unis dans une seule et même Espérance, dans la Communion des Saints.

Abbé Le Roux

Fête de l’Annonciation

Non classé
Mercredi 25 mars, fête de l’Annonciation de la Vierge Marie.
6h45 : messe basse privée
7h45 : laudes
18h30 : chapelet pour toutes celles qui ont dit un oui sacramentel dans le mariage ou un oui sacramental dans la vie religieuse
19h : messe basse privée
19h30-19h40 : sonnerie des cloches signe de notre foi et notre espérance. Vous êtes invités à vous unir en mettant des bougies aux fenêtres.
19h45 : complies chantées
Quelques vidéos en musique sont disponibles sur le compte Facebook de FSSP-Tours, en l’honneur de la Vierge Marie
 
Sermon de circonstances, proposé par l’abbé Cyrille Perret :
 
Chers amis,
François Mauriac disait : « L’épreuve ne tourne jamais vers nous le visage que nous attendions. »
Nous pourrions continuer ainsi : Si l’épreuve tournait vers nous le visage que nous attendons, alors, ce ne serait plus véritablement une épreuve. Ce serait plutôt comme tel ou tel jeu télévisé dans lequel, malgré les risques encourus apparaissant à l’écran, nous savons toujours que les secours ne sont pas loin, que « tout est sous contrôle ». Ce serait, au final, reconnaître que notre abandon, comme ces risques supposés, n’a pas à être beaucoup plus qu’un abandon de façade.
Seulement voilà, cette année 2020, la phrase de François Mauriac n’est pas qu’un bon mot à retenir dans l’espoir de pouvoir le placer un jour dans une conversation… Nous sommes forcés d’en reconnaître la vérité car nous vivons une épreuve, et nous la vivons tous ! Personne ne peut affirmer qu’elle n’est que l’affaire des autres.
Disons-le franchement : notre petit carême, bien posé, pas trop déstabilisant, comme nous le vivons tous les ans, nous ne l’aurons pas cette année !! Il est en train de nous échapper complètement !
En effet, les églises sont fermées. Les sacrements ont quasiment disparu. Même les prêtres doivent se taire ; ne plus prêcher (enseigner de vive voix, « en chair », au catéchisme, dans les conditions qu’a réclamé Jésus lui-même).
Aujourd’hui à cause de ce manque, ces paroles du curé d’Ars prennent une nouvelle force :
– Qui est-ce qui fait venir le bon Dieu sur l’autel ? C’est le prêtre.
– Qui est-ce qui donne le bon Dieu dans la communion eucharistique ? C’est le prêtre.
– Qui est-ce qui pardonne les péchés au nom de Jésus ? Encore et toujours le prêtre.
Mais nous pourrions aussi continuer cette litanie de questions :
– Qui est ce qui a du prix aux yeux de Dieu, et donc finalement aux yeux du prêtre qui a donné sa vie ? Ce sont les âmes des hommes.
– Qui est-ce qui a pour vocation de devenir saint, de connaître, d’aimer et servir Dieu ? Ce sont les hommes.
– Qui a été créé par Amour et peut vivre de cet Amour dès ici-bas, parce qu’un Dieu est mort sur la croix pour le lui permettre ? Encore et toujours les hommes !
Nous prêtres ne pouvons plus vous donner Dieu avec la plénitude habituelle. Et vous, chers fidèles, ne pouvez plus le recevoir avec la pleine disponibilité que vous souhaiteriez.
Comment ne pas voir là un parallèle flagrant avec la situation du monde juif peu avant la naissance de Jésus-Christ il y a un peu plus de 2000 ans ? Il n’y avait alors plus de prophètes. L’attente du Sauveur se faisait moins fervente. Cette attente s’encombrait – quand elle demeurait – d’illusions de plus en plus grandes, de fausses idées sur le Salut, sur le Sauveur…
Ce sont là, chers amis, des écueils qu’il nous faut fuir vigoureusement. Il nous faut bien plutôt nous concentrer aujourd’hui sur ce qu’il nous reste plutôt que sur ce qu’il nous manque. Nous nous apercevrons alors que nous avons beaucoup de chance dans notre malheur.
C’est en effet dans le creux de cette vague que nous pourrions trouver une nouvelle jeunesse spirituelle ; la véritable conversion. Et de fait, nous cherchons Dieu avec une nouvelle vigueur, car pour une fois, son absence apparente n’a pas l’air d’une simple « discrétion ». Elle est une véritable amputation spirituelle : ce sont les moyens même de sa Présence qui nous font défaut !
Face à ce tableau bien éprouvant, que répondre ? Comment réagir ? Tournons-nous vers l’Eglise et la fête d’aujourd’hui : l’Annonciation.
Car il nous reste une chose : cette « Maris Stella » comme l’a chanté l’Eglise aux premières vêpres d’hier au soir ; cette humble « étoile de la mer » que le chant des moines a fait se lever dans le crépuscule de la journée ensoleillée du mercredi 24 mars. Cette humble étoile, née avec la non moins humble prière de l’ange Gabriel : l’Ave Maria ; et qui est précisément appelée la prière des humbles.
Nous sommes effectivement réduits aujourd’hui à cette humilité primaire de la prière véritablement simple. Nous la vivons, forcés, comme si nous étions soudain revenus à l’âge des pays en instance d’évangélisation ; dans l’attente de trop rares missionnaires. Il nous semble n’avoir plus que ces quelques mots pour solliciter un soutient dont nous avons plus que jamais besoin. Mots bien simples, voire chétifs, face à la puissance des sacrements qui d’habitude façonnent notre vie spirituelle.
Mais en réalité, ces mots sont-ils si pauvres ?
Hier 24 mars, nous fêtions la St Gabriel, Archange, et aujourd’hui, en fêtant l’Annonciation, nous constatons que c’est lui qui nous donne l’exemple face à Marie. Est-ce un clin d’œil de l’Eglise, qui voulait nous faire préparer hier la fête d’aujourd’hui sans trop nous le dire ?
Quoi qu’il en soit, de grandes fêtes se suivent en cette fin de mars. Et elles sont toutes baignées de ce calme et cette douceur de l’Ave Maria, inlassablement répété autour du silencieux Joseph, du révérencieux archange, et de la modeste Marie.
Or ce qu’il faut bien voir, c’est que ce calme, cette douceur, cette « petitesse », entourent l’événement le plus important de l’histoire humaine : l’Incarnation de Notre Seigneur. C’est aujourd’hui que dans le sein d’une Vierge le Verbe s’est fait chair, qu’il s’est uni à tout jamais l’humanité de Jésus. Aujourd’hui nous est rappelé au beau milieu de ce si particulier carême que c’est « pour nous, les hommes, et pour notre salut, que le Fils de Dieu est descendu du ciel, qu’il s’est incarné par la vertu du Saint Esprit dans le sein de la Vierge Marie, qu’il s’est fait homme, qu’il a souffert sous Ponce Pilate, a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour. »
Or comme toute grande œuvre Evangélique, c’est par une Parole que nous est parvenu cette merveilleuse nouvelle, la plus belle de tous les temps. Par les mots si simples et si connus de l’Ave Maria. Cette fête de l’Annonciation nous remet devant le cœur la prière et la personne qui aujourd’hui ne nous font pas défaut, de quelque façon que ce soit, car que l’on soit confiné ou non, le chapelet demeurera toujours le même, avec la même puissance d’hommage et d’invocation envers celle qui est notre Mère, et qui, lorsque le soleil semble s’éteindre, nous indique, par sa lumière scintillante, le cap à garder coûte que coûte.
C’est d’ailleurs le mystère de l’Incarnation, ce mystère de l’humilité, qui méritera à Marie son plus beau titre de gloire, celui de « Mère de Dieu », en grec « theotokos ». C’est le nom que l’Eglise d’Orient inscrivait toujours en lettres d’or, comme un diadème, sur le front de ses images ou de ses statues.
Par sa présence à ces instants si cruciaux de l’histoire du salut, l’Ave Maria a acquis une force d’invocation qui conquerrait mille fois le monde s’il le fallait, n’en doutons pas. Tout comme il ne nous faut pas douter, chers amis, que chaque âme que Dieu crée a le prix du sacrifice que Jésus a fait sur la Croix ; prix que nous ne pourrons jamais imaginer. Et chaque âme que Dieu a créée, avec sa valeur inestimable, fut incluse dans les paroles de l’Ange Gabriel et le Fiat de Marie.
A la faveur de la fête de Notre Dame de l’Annonciation, comme des enfants qui se savent aimés de Dieu, souvenons-nous constamment dans ces temps difficiles, de ces mots du Pape Léon XIII : « L’Église, surtout dans les dangers et dans les époques les plus critiques, emploie et cultive traditionnellement le Rosaire, toujours avec le succès souhaité. »
Enfin, devant la privation de la sainte messe à laquelle vous êtes contraints, croyez bien que Marie saura compenser les grâces par une intercession plus forte au nom de ses enfants, ainsi que nous le suggère Saint Vincent de Paul : « Après la Messe, la dévotion du Rosaire fait descendre dans les âmes plus de grâces que toute autre, et, par ses Ave Maria, opère plus de miracles que toute autre prière. »
Dans ces temps troublés, la répétition incessante de l’Ave Maria (comme la plainte confiante des enfants) qui est une façon de garder l’équilibre, de manifester la profondeur de sa fidélité, et la force de la volonté, nous apprendra à vraiment nous abandonner, nous soutiendra et nous permettra de sortir plus saints de cette épreuve ; épreuve qui, décidément, a bien un visage que nous n’aurions pas attendu !
Que Dieu vous garde, et que Marie vous protège.

Bulletins

Agenda de la semaine

lundi 18 novembre 2024
  • Dédicace des basiliques Saint Pierre et Saint Paul lundi 18 novembre 2024
  • Confessions lundi 18 novembre 2024  18:30 - 18:50
  • Messe basse lundi 18 novembre 2024  19:00 - 19:30
mardi 19 novembre 2024
  • Sainte Elisabeth de Hongrie, veuve mardi 19 novembre 2024
  • Messe basse mardi 19 novembre 2024  09:00 - 09:30
mercredi 20 novembre 2024
  • Saint Félix de Valois, confesseur mercredi 20 novembre 2024
  • Messe basse suivie d'un café mercredi 20 novembre 2024  06:45 - 07:15
jeudi 21 novembre 2024
  • Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie jeudi 21 novembre 2024
  • Messe basse jeudi 21 novembre 2024  09:00 - 09:30
vendredi 22 novembre 2024
  • Sainte Cécile vendredi 22 novembre 2024
  • Adoration et confessions vendredi 22 novembre 2024  18:00 - 18:50
  • Messe basse vendredi 22 novembre 2024  19:00 - 19:30
samedi 23 novembre 2024
  • Saint Clément 1ier, pape et martyr samedi 23 novembre 2024
  • Messe basse samedi 23 novembre 2024  08:30 - 09:00
dimanche 24 novembre 2024
  • Dernier dimanche après la Pentecôte dimanche 24 novembre 2024
  • Messe basse dimanche 24 novembre 2024  08:45 - 09:30
  • Chapelet dimanche 24 novembre 2024  09:45 - 10:05
  • Grand'messe dimanche 24 novembre 2024  10:15 - 11:30 Eglise Saint-Pierre Ville de Tours
  • Messe basse dimanche 24 novembre 2024  18:15 - 19:00
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